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D'IBN RHALDOUN. 391

pas l'estomac; aussi jouissent-ils d'une excellente constitution, ce qui les rend peu susceptibles de maladies. Cela fait qu'ils ont très- rarement besoin des secours de la médecine. On ne trouve jamais des médecins dans le désert, car on s'en passe très-bien; s'ils y étaient étaient nécessaires, ils iraient s'y établir, afin de gagner leur vie. Telle est la voie que Dieu suit à l'égard de ses créatures, et ta m trou- veras aucun changement dans la voie de Dieu.

L'art d'écrire est un de ceux qui appartiennent à l'espèce humaine '. P. 338.

L'écriture consiste en certains traits et caractères formant des lettres qui servent à représenter des mots perçus par l'oreille, mots qui, eux-mêmes, représentent des idées conçues dans l'esprit. Elle tient donc, comme signe d'idées, le second rang, après le langage. C'est un art très-noble , puisqu'il fait partie des choses qui sont propres à l'homme et qui le distinguent de tous les autres animaux. D'ailleurs, c'est un moyen (pour l'homme) de faire connaître ses pensées et de transmettre, à de grandes distances, l'expression de ses volontés, sans qu'il soit obligé de s'y rendre en personne pour les énoncer. C'est par son moyen qu'on prend connaissance des sciences, des no- tions utiles, des livres que les anciens nous ont laissés et de ce qu'ils ont écrit au sujet de leurs sciences et de leur histoire. Tous ces divers titres et tous ces avantages assurent à l'écriture un haut rang parmi les sciences les plus nobles.

La faculté d'écrire est naturelle à l'homme ; mais elle ne passe de la puissance à l'acte qu'au moyen de l'enseignement. L'écriture par- vient, dans les villes, à un degré de beauté plus ou moins grand, en proportion des progrès que les hommes ont faits dans la vie sociale et dans la civilisation, et de leur empressement à s'avancer vers les divers genres de perfection. L'écriture, en effet, fait partie des arts, et nous avons dit précédemment que c'est là la condition de tous les

' M. de Sacy a donné le texte de la tra- adopté sa traduction , après l'avoir modi- duction de ce chapitre dans sa Chrestoma- fiée dans quelques endroits. thie arabe. 2' édit. t. II, p. 807 et suiv. J'ai

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