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de la tradition orale existe encore, ce qui pernaet de vérifier facile- ment l'exactitude des textes. Cela tient aux encouragements que les sciences et les arts reçoivent dans ce pays, ainsi que nous le dirons plus tard. Je dois toutefois faire observer qu'en Orient ce qui reste en fait de calligraphie se trouve seulement chez les Perses. En Egypte, l'écriture des livres est devenue tout aussi mauvaise, sinon pire que celle du Maghreb. Dieu fait tout de son plein pouvoir.

De l'art du chant.

Cet art consiste dans une modulation donnée à des vers rhythmi- ques, en entrecoupant les sons d'après des rapports réguliers et con- nus (des gens de l'art), (modulation) qui tombe' exactement sur chaque son au moment où on le détache (des autres). Cela forme une note musicale. Les notes se combinent ensuite les unes avec les autres dans des rapports déterminés , et font plaisir à l'oreille par suite de ce rapport mutuel et de la nature^ même de ces sons. En effet, la science musicale nous montre que les notes ont entre elles des rapports déterminés : fime peut être la moitié ou le quart ou le cinquième ou le onzième d'une autre. Quand ces rapports parvien- P. 353. nent à l'oreille, leur variété les fait passer (de la catégorie) du simple à celle du composé. Or, entre les rapports composés, il n'y en a d'a- gréables à entendre qu'un ceiHain nombre, que les hommes versés dans la science musicale ont signalés, et dont ils ont parlé (dans leurs écrits).

Cette modulation des notes chantées est quelquefois accompagnée de sons entrecoupés que l'on tire d'objets inaniinés, soit au moyen de la percussion, soit en soufflant dans des instruments faits exprès pour cet objet. L'accompagnement rend les notes encore plus agréables à l'oreille. De ces instruments, il y en a, de nos jours, dans le Maghreb,

' Le manuscrite porte «Sjj, et l'édition ^ Il faut insérer le mot ciU3 avant

de Boulac offre la leçon îtS«J , celle que j'ai o-w><«^ (. Les manuscrits G et D de l'édi- suivie. tien de Boulac offrent la bonne leçon.

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