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DIBN KHALDOUN. 411

plusieurs sortes. Telle est l'espèce de mizmar^ (ou zemer), que ron nomme chehaba. C'est un roseau creux dont les côtés sont percés de trous en nombre fixe et dans lequel on souffle pour lui faire produire des sons. Il émet alors directement^ de son intérieur un son' qui passe par ces trous et que l'on modifie en posant sur ces ouvertures les doigts des deux mains. Cela se fait d'une certaine façon connue des gens de l'art, et a pour résultat d'établir des rapports (mutuels) entre les notes. On continue de cette manière à produire une suite de rapports. Le plaisir que l'oreille éprouve provient de la perception des rapports dont nous venons de parler.

Un autre instrument de la même espèce est le zolami (hautbois). C'est un tuyau dont les côtés sont formés avec deux pièces de bois creusées à la main; on ne le perfore pas au moyen du tour, parce qu'il faut ajuster exactement les deux morceaux dont il se compose. Il est percé de plusieurs trous. On souffle dans le zolami au moyen d'un petit tuyau qui y est attaché et qui sert à y conduire le vent. Le son de cet instrument est perçant; on y forme les notes* en apposant les doigts sur les trous, ainsi que cela se fait avec le chcbaba.

Un des plus beaux instruments de l'espèce nommée zemer s'emploie de nos jours et s'appelle bok. Il consiste en un tuyau de cuivre, long d'une coudée, et qui s'élargit de sorte que l'extrémité d'où sort l'air P. 354. est assez évasée pour admettre la main légèrement fermée, comme elle l'est lorsqu'on taille une plume^. On souffle dedans au moyen d'un petit tuyau qui y transmet l'air de la bouche. Il produit un son

' Le mizmar est la flûte à bec, mais ce ' Littéral, «sous la forme de la taille

terme désigne ici tous les instruments à d'un calam. » Je suis porté à croire qu'il y

vent qui sont percés de trous. a une transposition dans le texte arabe ,

' Pour is^Iiv», lisez o.jf(>.».. et que ces mots doivent se placer après

' Le mot c^ï-', qui s'emploie dans ce o^-v*^ ^-«iJ'^, dans la même ligne. Le

chapitre pour signifier une note de mu- sens serait alors : un petit roseau, taillé

sique, signifie ordinairement «son.» en bec de plume. Au reste, la leçon de

' Littéral. « l'entrecoupement des sons l'édition de Paris se retrouve dans l'édition

s'y fait. » de'Bouiac et dans tous les manuscrits.

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