Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/421

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D'IBN KHALDOUN.

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��perçues par le toucher ou par l'odorat, est ce qui est en accord avec le tempérament de l'esprit cardiaque et vaporeux auquel le sens, dans ce cas, transmet la perception; aussi les plantes odorantes et les fleurs à parfums doux sont-elles plus agréables à sentir, plus con- venables à l'esprit (cardiaque) que les autres, parce que le principe chaud y prédomine , principe qui est celui du tempérament de cet esprit. Quant aux peVceptions de la vue' et de l'ouïe, celles dont les formes et les modalités conviennent le mieux à leur destination na- turelle sont plus en accord avec l'esprit et lui sont bien plus compati- bles que les autres. Si l'objet que l'on voit^ a une juste proporlion de forme et de contour, — ce qui dépend de la matière (constituante) de cet objet, — en tant qu'il ne s'écarte pas de cette juste proportion qui convient le mieux à sa destination et qui est exigée par sa matière constituante, — et c'est là ce qu'on entend par le terme beau et bon en parlant de toute chose perceptible, — si l'objet remplit cette con- dition, il est compatible avec l'esprit perceptif, qui en recueille alors avec plaisir des sensations qui sont en rapport avec sa nature.

Voilà pourquoi nous trouvons que l'amanl, chez qui l'amour est poussé jusqu'à la folie, exprime fintensité de sa passion en disant que son âme est mêlée avec celle de l'objet aimé. On peut encore expliquer cela d'une autre manière, à savoir que l'existence est com- mune à tous les êtres, ainsi que le disent les philosophes; cela fait que vous voudriez être mêlé à l'objet dans lequel vous avez reconnu la perfection , de manière à ne former qu'un seul être avec lui ^.

��' Pour cjLiyil, lisez caL*jl|.

' Pour lS^I, lisez ^r^i].

' Ce raisonnement n'est pas clair et, même avec le secours d'un passage addi- tionnel qui se trouve dans l'édition de Boulac, on ne le comprend pas davan- tage. Nous y lisons , après les mots « est mêlée avec celle de la bicn-aimée » : I ji*

fc-j^_Lj lit dfj_«-L.Jl^ofj *lo^— ^— iî

��»ltv4t j liLi't 4Jwij cLyo ojÎj «uULi'j (jj^-^tf j If^^Lc] *j cili tN-^-iJ « Cela est un mystère que tu comprendras si tu es de ces gens-là (les amants?). 11 s'agit de l'identité d'origine (de tous les êtres) et du fait que, si tu regardes et examines ce qui est autre que loi , tu verras qu'entre toi-même et cet objet il y a une identité d'origine qui prouve que, toi et cet ob- jet , vous êtes identiques quant à votre

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