Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/444

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

436 PROLÉGOMÈNES

��Sur les connaissances acquises par les prophètes.

On sait que les hommes de celte classe éprouvent des accès d'une P. 373. excitation divine ' tout à fait étrangère aux impulsions et au caractère de la nature humaine. La tendance qui les porte vers le Seigneur surpasse la force de l'humanité par la perceptivité qu'elle donne à ces hommes (favorisés) et par l'influence qu'elle exerce sur eux en les éloignant de la concupiscence, de la colère et de toutes les pas- sions qui dépendent du corps. Le prophète, étant détaché de tout ce qui intéresse l'homme, se borne au strict nécessaire et s'adonne aux pratiques de la haute dévotion. Rempli de piété, il exalte la gloire de Dieu autant qu'il peut la connaître; il annonce aux hommes les révélations qu'il a reçues dans ses n)oments d'excitation et qui doi- vent servir à les diriger. En ceci les prophètes suivent tous la même voie, et tiennent une conduite identique, conduite que nous savons leur être habituelle, qui ne varie point et qui peut être regardée comme le résultat d'une disposition qui leur est innée.

Nous avons déjà parlé de la révélation- dans le chapitre qui traite des hommes ayant la faculté d'apercevoir les choses du monde in- visible, et nous avons fait observer que l'univers, avec toutes ses ca- tégories d'êtres, tant simples que composés, est arrangé naturel- lement dans un ordre régulier, depuis le haut de réchclle jusqu'en bas; que ces catégories touchent immédiatement les unes aux autres, et que les êtres* placés à l'extrême limite de chaque catégorie sont prédisposés par leur nature à se convertir en êtres faisant partie des catégories qui les avoisinent, soit du côté supérieur, soit du côté in- férieur. 11 en est ainsi des quatre éléments simples et matériels; il en est ainsi du dattier et de la vigne, qui, étant placés sur l'extrême limite de Ja catégorie des plantes, louchent à celle des animaux, là où se trou- vent les coquillages et les limaçons. Citons encore le singe , animal qui

' Pour fcÂjJI, lisez iiÂAJf. ' Liltéral. «les essences.»

  • Voyez la 1" partie, p. i84-

�� �