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442 PROLÉGOMÈNES

de sa fin '. Cela empêcha presque tous les usages de la vie séden- taire de s'y maintenir.

Vers le milieu du vu siècle, quand l'autorité du gouvernement P. 378. almohade fut renversée à Maroc ^, un cadi , nommé Abou 'l-Cacem Ibn Zeïtoun, quitta l'Ifrîkiya, et, s'étant rendu en Orient, il y ren- contra les élèves^ de l'imam. Ibn el-Khatib\ et s'instruisit auprès d'eux. Ayant étudié leur manière d'enseigner et acquis une grande habileté dans les sciences intellectuelles et traditionnelles, il rap- porta à Tunis un vaste fonds de connaissances et un excellent système d'enseignement. Abou Abd-AUah Ibn Choaïb, un membre de la tribu berbère des Dokkala, l'y suivit de près. Il avait quitté le Maghreb pour visiter l'Orient et travailler sous^ les professeurs de l'Egypte; et il se rendit ensuite à Tunis, où il fixa son séjour. Les leçons qu'il y donna furent très-instructives. Ce fut sous ces deux pro- fesseurs que la jeunesse tunisienne fit ses études. Le système de connaissances enseignées par eux se transmit d'une génération d'étu- diants à une autre, et, parvenu enfin au cadi Mohammed Ibn Abd es- Selam*^, celui qui commenta les ouvrages d'Ibn el-Hadjeb^ il passa de lui à ses disciples. Le même système fut apporté de Tunis à Tlemcen par Ibn el-Imam * et ses disciples. Ce docteur avait étudié sous les mêmes maîtres et dans les mêmes classes avec Ibn Abd es-Selam. On trouve encore des élèves de celui-ci à Tunis, et d'Ibn el-Imam à Tlemcen, mais ils sont en si petit nombre qu'on peut craindre de voir bientôt interrompre la tradition de l'enseignement introduit par ces docteurs.

' Après cj>9jj'insère les mots *À.« o-f-c-, ' Le célèbre philosophe Fakhr ed-Dîn

sur l'autorité des manuscrits C et D, et er-Razi. (Voyez la 1" partie, p. Sgg.) de l'édition de Boulac. ^ Pour jUc, lisez ^.

' En 668 de l'hégire ( 1 269 de J. C.) , ' Voy. la 1" partie, Inlroduct. p. xxii.

le sultan mérinide Abou Youçof Yacoub ' Ibid. p. xx.

enleva la ville de Maroc à Abou Debbous, ' 11 y avait deux frères de ce nom. Ibn

dernier souverain de la dynastie almohade. Khaldoun en parle dans son Histoire des

' Notre auteur emploie très-souvent le Berbcrs, t. III, p. 386, 387, 412 de la

mot iVsJj comme un nom collectif. traduction.

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