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D'IBN KHALDOUN. 461

avaient déjà reçu des livres révélés et acceptèrent leurs renseigne- ments. Ces peuples étaient les gens du Pentateiique, c'est-à-dire les juifs, et ceux qui les suivirent dans leur religion, c'est-à-dire les chrétiens. Or les gens du Pcntateuque qui habitaient alors parmi les Arabes étaient nomades (et ignorants) comme eux et ne possédaient pas plus de connaissances que le vulgaire de leurs coreligionnaires. La plupart d'entre eux étaient des' Himyérites convertis au judaïsme. Lorsqu'ils embrassèrent la doctrine musulmane, ils conservèrent (une masse de récits) qui n'avaient aucun rapport avec les principes de la loi islamique qu'ils venaient d'apprendre : telles furent les tra- ditions au sujet de l'origine des êtres créés, les prédictions de grandes catastrophes et autres choses de ce genre. Les personnes dont nous parlons étaient Kaab el-Ahbar^, Ouehb Ibn Monebbeh ', Abd Allah Ibn Selam *, etc. Les commentaires du Coran se remplirent alors de récits provenant de ces individus, sans remonter plus haut, se rappor- tant à des matières analogues à celles dont nous avons fait mention, et n'ayant pas assez de connexion avec les articles de la loi islamique pour qu'on se donnât la peine d'y rechercher ceux qui étaient au- thentiques et dignes d'être acceptés. Les commentateurs se mon- trèrent très-faciles là-dessus et remplirent leurs livres de récits de ce genre. Us les reçurent des gens du Pentateuque, ainsi que nous ve- nons de le dire, d'individus qui habitaient le désert et qui étaient tout à fait incapables de prouver l'exactitude des histoires qu'ils

' Pour j-^ , lisez v^-<^ ij-«- l'islamisme lors de la fuite de Mohaiimied

' Voy. i" partie, p. -ià, noie i. et de son arrivée à Médiiie. Cefiil en sa (a-

. ' Ouclib Ibn Monebbel), juif conveili veur, dit-on, que Dieu lévéla ce verset :

à l'islamisme et natif de Diniar .Loi, vil- 'i Et un témoin appartenant aux enfants

iage situé à deux étapes de Sanà, capi- d'Israël atteste qu'il (le Coran) ressemble

taie du Yémen, fut un des disciples des à la loi (de Moïse) et y croit.» (Coran,

Compagnons de Mohammed, sur l'auto- sour. xlvi, verset g.) On tient de lui vingt-

rilé desquels il enseigna des Traditions. 11 cinq traditions relaiives à Mohammed, dont

mourut à Sanâ, vers l'an ii4 de l'hégire il fut un des Coui|)agrions. Il assista à la

(783 de J. C). conquête de Jéiusalem par les musulmans

' Ahd Allah Ibn Selam appartenait à la et mourut à Médine, l'an 43 (663-664

tribu juive des Boni Cainocà. Il embras«a de J. C).

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