Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/470

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racontaient. Ce fut la grande réputation de ces néophytes et la haute considération dont on les entourait, à cause de leur zèle pour la religion musulmane, qui portèrent les commentateurs à adopter leurs communications.

L’on s’appliqua plus tard à vérifier les traditions et à rechercher leur authenticité, et, dans un des derniers siècles, un docteur nommé Abou Mohammed Ibn Aiiya^, étant venu au Maghreb, résuma le contenu de ces commentaires, en y prenant surtout ce qui semblait le plus rapproché de la vérité. Son ouvrage, qui est très-bien rédigé, est fort répandu dans ce pays et en Espagne. Ei-Cortobi^ vint après lui et suivit précisément le même plan et la même méthode dans im traité qui jouit d’une grande réputation en Orient.

La seconde branche de la science d’interprétation coranique est purement philologique, étant basée sur la connaissance de la langue^ et sur l’art de bien exprimer ses pensées au n)oyen de termes et de tournures convenables*. Cette branche se trouve rarement isolée de l’autre, laquelle est la seule qu’on regarde comme essentielle. En effet, l’interprétation philologique commence seulement à se développer quand la connaissance de la langue et des sciences qui s’y rattachent ne s’acquiert plus que par l’élude. Il est vrai cependant que, dans certains commentaires, elle occupe la principale place.

Le meilleur ouvrage de cette (dernière) classe est celui qui porte le titre à’ El-Keschafl(qm dévoile, révélateur) et qui a pour auteur Ez- Zamakhcheri ^, natif du Kharism de l’Irac ’^. Mais malheureusement

’ Ce personnage est le même que le

’ LiHéral. «par la justesse des vues el

cadi Abd el-Hacc dont noire auteur a déjà

des tournures. »

fait mention. (Voy. ci-devant, p. 61.)

’ Ce célèbre docteur, dont la vie se

  • Abou Abd Allah Mohammed Ibn

trouve dans le Dictionnaire biographique

Ahmed Ibn Atiya el-Corlobi (natif de

d’Ibn Rhallikan, vol. III, mourut l’an 538

Cordoue) composa plusieurs ouvrages sur

de l’hégire (1 iZi4 de J. C). Son excellent

les traditions. 11 mourut dans la haute

commentaire , le. KeschaJ, vient d’être

Egypte l’an 671 ( 1272-1 27,’i de J. C).

publié à Calcutta par le capitaine Nassau Lees, en 2 vol. in-à°.

’ On lit de plus dans rédition de Boulac $$$$ « et des inflexions grammaticales. »

" Ibn Khaldoun commet ici une étrange inadvertance : le Kharism ( Khouarezm )