Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/477

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D'IBN KHALDOUN. 469

les conditions exigées pour la transmission de ces renseignenients. Les Hidjaziens ne recevaient des traditions que de la bouche d'hommes probes et vertueux, doués d'une bonne mémoire; ils évitaient sur- tout d'écouter des rapports provenant de gens obscurs dont on igno- rait les antécédents.] L'école, du Hidjaz, établie après le temps des premiers musulmans, eut pour chef l'imam Malek\ le grand savant de Médine. Après lui vinrent ses élèves, l'imam Abou Abd Allah Moham- med Ibn Idrîs es-Chafêi ^, les docteurs Ibn Ouehb^, Ibn Bokeïr*, El- Canabi"", et Mohammed Ibn el-Hacen. L'imam Ahmed Ibn HanbeP parut ensuite, ainsi que d'autres docteurs très-distingués.

Dans les premiers temps de l'islamisme, la connaissance de la loi était purement traditionnelle. [On n'avait recours (pour former ses jugements) ni à la spéculation, ni à son opinion privée, ni à des raisonnements fondés sur des analogies.] Les musulmans de celle époque s'appliquaient à l'étude de la loi et travaillaient avec tant de zèle à en reconnaître les véritables doctrines, qu'ils y réussirent. L'i- mam Malek rédigea son Mowatta [d'après le système des légistes du Hidjaz] et y consigna les principes fondamentaux de jurisprudence qui se trouvent dans les traditions dont l'authenticité est universel- lement admise. II adopta pour son livre le même ordre de chapitres et les mêmes titres qui s'emploient dans les traités de droit.

Les docteurs en traditions s'occupèrent ensuite de la science qui a pour objet les diverses voies (ou filières) par lesquelles certaines traditions (identiques) leur étaient parvenues; [ces voies étaient celles dés écoles du Hidjaz, de l'Irac, etc.] car il arrivait quelquefois que la même tradition leur était transmise par plusieurs voies [et par diffé- rentes séries de rapporteurs]; Quelques traditions leur venaient, les

' Voy. i'° partie, p. Sa. " Abd Allah Ibn Maslema el-Canabi

' Voy. ci-devant, p. 189. mourut à la Mecque, en 221 (836 de

' Abd Allah Ibn Ouehb, disciple de l'i- J. C). mam Malek, mourut au Caire l'an 197 ° Mohammed Ibn el-Hacen mourut à

(81 3 de J. C). Reï, l'an 289 (902 deJ. C).

' Yaliya Ibn Abd Allah Ibn Bokeïrmou- ' Voy. 1" partie, p. 36.

mt en 23 1 (845-8/16 de J.C.).

�� �