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D'IBN KHALDOUN. 75

nèrent la reconnaissance de la suprématie hafside par le gouverne- ment mérinide. Cela se fait dans toutes les dynasties qui viennent de se fonder et qui conservent encore les mœurs agrestes de la vie nomade; mais quand le souverain commence à y voir clair, à étudier la marche de son gouvernement et à prendre une forte teinture des usages' do la vie sédentaire, il réalise ses idées de pompe et d'apparat, adopte les insignes de la dignité royale, en les multipliant à l'infini, et refuse de partager ces honneurs avec qui que ce soit. A ses yeux, ce serait une chose bien fâcheuse que de laisser sa dynastie dépourvue de ces marques de dignité. Le monde est un jar- din, et Dieu est l'observateur de tout.

Sur la guerre et sur les usages militaires des divers peuples.

Les guerres et les combats de toute espèce n'ont jamais cessé d'avoir lieu entre les hommes depuis que Dieu les a créés. Ces conflits prennent leur origine dans le désir de quelques individus de se venger de quelques autres : chacun des partis rallie à sa cause tous ceux qui lui sont attachés par l'esprit de corps, et les encourage ^ à combattre : les deux bandes se trouvent en présence, l'une' avec l'intention de se venger, l'autre avec celle de se défendre, et voilà la guerre allunjée. La guerre est naturelle à l'homme ; il n'y a aucune race , aucun peuple, chez lequel elle n'existe pas. Le désir de se venger a ordinai- rement pour motif la rivalité d'intérêts et la jalousie, ou bien l'esprit de violence, ou bien la colère*, qui porte à châtier les ennemis de Dieu et de/la religion, ou bien encore celle que l'on ressent quand il s'agit de défendre l'empire et d'y maintenir l'ordre^. C'est généra- lement pour le premier motif que la guerre éclate entre des tribus voisines et entre des peuplades rivales; le second, c'est-à-dire l'esprit de violence , existe surtout chez les peuples à demi sauvages qui habitent les déserts, comme les Arabes, les Turcs, lesTurcomans, les

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