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1^6 PROLÉGOMÈNES

mentsaux cercles (sphères armillaires, dhal el-halac). L'art de les cons- truire et les démonstrations relatives à la correspondance de leurs mouvements avec ceux de la sphère étaient, bien connus chez eux. Les musulmans ne montrèrent pas beaucoup de zèle pour les obser- vations astronomiques^ On s'en occupait quelque peu dans le temps d'El-Mamoun, alors qu'on construisit l'instrument connu sous le nom. de sphère amnllaire (dhat el-halac); mais ce commencement n'eut P. io6. aucune suite. Après la mort d'El-Mamoun, la pratique de l'observa- tion cessa, sans laisser de traces de son existence; on la néghgea pour se fier aux observations anciennes. Mais celles-ci furent in- suffisantes, parce que les mouvements célestes se modifient dans le cours des années. Au reste, la correspondance du mouvement de l'instrument, pendant l'observation, avec le mouvement des sphères et des astres, n'est qu'approximative et n'offre pas une exactitude par- faite. Or, lorsque l'intervalle de temps écoulé est considérable, l'er- reur de cette approximation devient sensible et manifeste.

Bien que l'astronomie soit un noble art, elle ne fait pas connaître, comme on le croit ordinairement, la forme des cieux ni l'ordre des sphères tels qu'ils sont en réalité; elle montre seulement que ces formes et ces configurations des sphères peuvent résulter de ces mou- vements. Nous savons tous qu'une* seule et même chose peut être le résultat nécessaire, soit d'une (cause) , soit d'une autre tout à fait dif- férente, et, lorsque nous disons que les mouvements (observés) sont une conséquence nécessaire (des configurations et des positions des spbèrcs), nous concluons de l'effet l'existence de la causée manière de raisonner qui ne saurait, en aucune façon, fournir une conséquence

' Cela ol vrai jusqu'à un ceilain point; le commencement de ce mois, Tastronouiie les tniisulnians orthodoxes règlent le cora- théorique et pratique était très-cultivée. inenccnient du jeûne d'après l'apparition * Littéral. « Nous concluon.i du (résui- de la lune du mois de hamadan ; aussi tal) nécessaire à (la cause) nécessitante.» n'ont-ils pas besoin de calculs astrono- La terme ^^^ indi(\uc]ti résultat nécessaire, iniques pour llxer le moment précis de et le terme pyl-» signilie la cause nécessi- la nouvelle lune; mais, chez les Fatemidcs, lanle, ou ce à quoi un résultai est nécessai- qui .se servaient du calcul pour déterminer rement dû. Kl-Djordjani dit dans son Tari-

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