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164 PROLÉGOMÈNES

de l'homme. Les anciens Arabes possédaient beaucoup de ces no- tions médicales et avaient parmi eux plusieurs médecins célèbres, tels qu'El-Hareth Ibn Kileda ' et autres.

Les prescriptions médicales qui se rencontrent dans les recueils de traditions relatives au Prophète rentrent dans cette catégorie (incomplète) et ne font nullement partie de la révélation divine; elles appartiennent à cette classe de connaissances ordinaires qui ont tou- jours eu cours chez les Arabes. On trouve dans les traditions plu- sieurs traits concernant le Prophète et qui correspondent à ses ha- bitudes et à sa constitution naturelle; mais on ne nous les offre pas comme des règles auxquelles nous soyons tenus de nous conformer. Le Prophète eut pour mission de nous faire connaître les prescrip- tions de la loi divine et non pas de nous enseigner la médecine et les pratiques de la vie usuelle. On sait ce qui lui arriva quand il s'agissait de féconder des dattiers^ et qu'il dit (à cette occasion): « Vous savez mieux que moi ce qui se rattache à vos intérêts mon- dains. » On n'est donc pas obligé de croire que les prescriptions médi- cales rapportées dans les traditions authentiques nous aient été trans- mises comme des règles qu'il fallait observer; rien dans ces traditions n'indique que cela soit ainsi. Il est vrai que si l'on veut employer ces remèdes dans le but de mériter la bénédiction divine, et qu'on les prenne avec une foi sincère ', on pourra en retirer un grand bé- néfice; mais ils ne font pas partie de la médecine proprement dite*; ils sont tout au plus des indications qui attestent la vérité de la parole (du Prophète). Considérez, par exemple, l'emploi du miel pour guérir le mal de ventre ^ Dieu dirige vers la vérité.

' Ibn Kileda, de la tribu de Tliakîf, produisirent point de fruits, et Moham-

éludia la médecine eu Perse et mourut fi med révoqua »on ordre. Médine, A. H. i3 (634 de J. C). ' Je lis Jo-^) avec le manuscrit D.

' Mohammed, ayant VII des Arabes poser * Littéral. « lempéramentale, » c'est-à-

des fleurs du dattier mâle sur les fleurs du dire fondée sur les tempéraments du corps. dattier femelle alin de les féconder, dé- ' Un Arabe vint dire à Mohammed que

fendit cette pratique et ordonna de laisser son frèro souffrait d'un violent mal de ven-

faire à Dieu. Cette année-là les arbres ne tre. «Qu'il avale du miel,» lui répondit

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