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��PROLÉGOMÈNES

��p. i»5. à cette source qu'on puisa la connaissance de ces arts, et ce fut là qu'on les suivit dans leurs diverses ramifications. Plus tard on com- posa des ouvrages, sur cette matière, tels que les Volumes des sept astres, les livres de Tomtoin l'Indien sur les Figures des degrés et des astres, etc. Ensuite parut en Orient Djaber Ibn Haïyan , le plus sa- vant musulman qui ait étudié la magie. Il feuilleta les écrits com- posés par les gens du métier, obtint la connaissance de leur art, et, l'ayant bien approfondi, en tira la partie essentielle. On a de lui plu- sieurs ouvrages, dans lesquels il s'étend longuement sur la magie et même sur l'alchimie, parce que cet art est une branche de la magie. En effet, les corps dont se composent les espèces ne se laissent trans- muer d'une forme en une autre que par des puissances psychiques; l'art pratique n'y sert de rien. L'alchimie est donc une branche de la ma- gie, ainsi qvie nous le ferons voir encore dans un chapitre spécial.

Après Djaber Ibn Haïyan parut Maslema Ibn Ahmed el-Madjrîti (de Madrid), le plus grand maître, en fait de mathématiques et d'opérations magiques, qui ait existé chez les musulmans espagnols. Il résuma le contenu de tous ces livres, en rédigea les principes dans un ordre systématique et réunit ensemble les divers procédés qu'ils renferment. De cette manière il forma le volume qu'il intitula Ghaïa tel-Hakim '. Personne après lui n'a écrit sur ces matières.

��' Ibn Khaldoun attribue encore à Mas- lema Ibn Ahmed le traité d'alchimie qui a pour litre Retba tel-Hakim. J'avais cm ce- pendant reconnaître d'une manière posi- tive que l'auteur du Retba n'était pas celui du Ghaïa, et, dans la première partie de cette traduction , page 217, note i , je les avais signalés comme deux personnages diiTérenls. En rédigeant la note que je viens d'indiquer, je m'étais appuyé sur un renseignement fourni par le texte même du Retba, manuscrit arabe de la Biblio- thèque impériale, supplément n° 1078. Dans la préface de ce traité , fol. 7 v", j'avais

��lu ces paroles : Jjl ^^ aj».?- JÀj Ufou,

« et je m'étais mis à rassembler les maté- riaux de cet ouvrage au commencement de l'année quatre cent trente-neuf de l'ère des Arabes. » Ces nombres y sont écrits en toutes lettres. Or, comme Djemal ed-Dîn el-Kifti, l'auteur du Tahekal el-Hokema, appelle l'auteur du Ghaïa Maslema, fdsde Mohammed, et place sa mort en l'an 898 , et comme Haddji Khalifa nous dit qu'il mourut en Sgô , il m'avait semblé impos- sible de reconnaître l'auteur du Ghaïa et celui du Retba pour le même individu. J'a-

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