Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/225

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D'IBN KHALDOUN.

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��vers plusieurs maximes qui s'y rapportent. Ces morceaux sont rangés par ordre alphabétique, selon les lettres qui les terminent, et forment un poëme d'un caractère très-original '. Le style en est tellement énigmatique, tellement obscur, qu'à peine peut-on y comprendre la moindre chose. Quelques traités sur l'alchimie portent le nom d'El-Ghazzali, mais on les lui attribue à tort; la haute intelli- gence de cet homme ^ aurait été incapable d'adopter les doctrines erronées des alchimistes, et encore moins de les professer. On attri- bue aussi certains procédés de l'art et certains dictons qui s'y rap- portent à Khaled Ibn Yezîd Ibn Moaouîa , beau-hls de Merouan Ibn el-Hakem'; mais, comme nous savons parfaitement bien que Khaled était de la race arabe-bédouine et que la civilisation (imparfaite) de la vie nomade lui était bien plus sympathique (que celle de la vie sédentaire), il a dû ignorer complètement les sciences et les arts. Comment donc admettre qu'il se serait occupé d'un art aussi singu- lier dans ses procédés que l'alchimie, d'un art basé sur la connais- sance des caractères naturels offerts par les divers (corps) composés et des tempéraments* qui les distinguent.*' Ajoutons qu'on n'avait pas encore publié ni même traduit les écrits laissés par les savants qui s'étaient adonnés à la culture des sciences, telles que la physique et la médecine. On peut supposer, à la rigueur, que, parmi les ama- teurs des études scientifiques, il y avait un autre Khaled Ibn Yezîd, et qu'on a confondu celui-ci avec son homonyme.

Je vais reproduire ici une épître traitant de l'alchimie, qu'Abou Bekr Ibn Bechroun^, un des élèves de Maslema, avait adressée à son p. 194.

��' Je suis la leçon du manuscrit C et de l'édition de Boulac, qui portent ^_yaC à la place de i_g^.

' Pour qI, lisez (jûl, avec le manus- crit C et l'édition de Bouiàc.

' Khaled Ibn Yezîd, rOmeïade, mourut l'an 90 ( 708-709 de J. C. ). Sa mère épousa le khalife Merouan Ibn el Hakem l'an 6^ (683-G84deJ. C).

Prolëgomènes. — m.

��* Selon les alchimistes , le tempérament du corps dépend de l'élément qui y pré- domine.

' Haddji Khalifa fait mention d'une an- thologie arabe compilée par un Sicilien, nommé Ibn Bcchroun. Si c'est le même au- teur dont Ibn Khaldoun parie ici, il a dû vivre vers la fin du iv' siècle de l'hégire et avoir fait ses études en Espagne.

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