Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/23

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D'IBN KIIALDOUN. 7

sulmans. Il n'admit pas celle opinion et fit observer à ses contradic- teurs que, par le terme consentement général, on n'indique pas l'accord des Médinois seulement, mais celui de tous les musulmans.

(A cette occasion) nous ferons observer que ce consentement général est l'unanimité d'opinion au sujet des matières religieuses, unani- mité résultant d'un examen consciencieux. Or Malek ne considéra pas la pratique des Médinois comme rentrant dans cette catégorie; pour lui, celait l'acte nécessaire et inévitable d'une génération qui imitait d'une manière invariable ' la conduite de celle qui l'avait précédée, et ainsi de suite jusqu'au temps de notre saint législateur. Il est vrai que Malek a traité de la pratique des Médinois dans le cha- pitre consacré au consentement général, pensant que c'était le lieu le plus convenable d'en parler, puisqu'il y avait une idée commune à ces deux choses, savoir, l'accord d'opinion. Observons toutefois que, dans le consentement général des nmsulmans, l'accord d'opinion provenait d'un examen consciencieux des preuves, tandis que, chez les Médi- nois, il résultait de leur conduite à l'égard de ce qu'il fallait faire ou ne pas faire, conduite fondée sur fobscrvance des exemples offerts par la génération précédente. Malek aurait cependant mieux fait d'insérer ses observations sur la pratique des Médinois dans le chapitre intitulé : De la manière d'agir et de décider particulière au Pro- phète, et de son silence (tacrîr), ou parmi les preuves sur la force des- quelles les docteurs ne sont pas tous d'accord, telles, par exemple, que les lois des peuples qui nous ont précédés, la pratique d'un seul d'entre les Compagnons ^ et Vistishab ^.

��' Le manuscrite porlet)S«-i et letlilion de Boulac (jyu. Je lis (jyû.

' Quelques docteurs pensaient que, dans le silence de la loi, on pourrait dé- cider certaines questions de droit civil d'a- près les indications de la loi juive ou de la loi cbrétiennc. D'autres croyaient que la pratique d'un seul Compagnon avait force de loi.

��^ Le terme istisliab s'emploie, en droit musulman, pour désigner un jugement fondé sur l'opinion que l'état actuel d'une chose est semblable à son état passé. Ainsi, pour en citer un exemple : Un homme, dans le désert, veut faire sa prière et, ne trouvant pas d'eau pour se purifier, il se sert de sable, ainsi que la loi l'y autorise. Il commence sa prière et, avant de i'ache»

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