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D'IBN KHALDOUN. 215

lion déliée' s'est unie à la portion épaisse par TefFet d'une coction lente et prolongée , celle qui opère le mélange des choses^. Expliquons cela. Toute chose qui peut se réduire à rien éprouve ce sort quand on y applique le feu, parce que le délié qu'elle renferme se sépare alors de l'épais, et que les diverses parties de cette chose étaient enche- vêtrées les unes dans les autres sans qu'il y eût ni dissolution ni affi- nité. Cette espèce de jonction, cette intromission des parties les unes dans les autres, n'est pas un mélange, mais une simple agrégation. Il est donc facile de séparer les diverses parties (d'une chose), ainsi que cela peut se faire pour l'eau et l'huile et pour d'autres mélanges. Je vous présente cette théorie' afin qu'elle vous mène à la connais- sance de la manière dont les natures se combinent et de leur corres- pondance mutuelle. Quand vous aurez appris cela d'une manière satisfaisante, vous aurez obtenu votre portion (de la connaissance) de cet (art). Sachez aussi que les humeurs*, lesquelles sont les na- lares dont il est question dans cet art, ont de l'affinité les unes avec les autres et sont chacune une partie séparée d'une même substance. Elles s'y trouvent réunies toutes dans un ordre uniforme et d'après une règle unique. Rien d'étranger n'entre ni dans la totalité (de cette substance), ni dans aucime de ses parties, comme l'a très-bien dit un philosophe. Si vous savez employer ces natures et les faire con- corder, sans que rien d'étranger y entre, le résultat est à l'abri de toute erreur*. Sachez que, si un corps ayant de la parenté avec cette nature se dissout* dans elle d'une manière convenable, et surtout s'il

' Pour nJuJaX}, lisez «i-JaJi. La bonne prélation suivante : v^> — j»-t tVJwL^:! L»l

leçon .-e Irouve dans le tnanuscril D, dans \JJ *)K tyjaJ^ «-«.^if qiXjI JL^^i;c'est-

l'édition de Boulac el dans la traduction à-dire «la personne qui fait entrer dans

turque. elles une chose étrangère est tombée dans

' Pour .Lyi.3'!, lisez pLo>^, avec l'é- l'erreur. « Je ne pense pas que ce soit là le

dition de Boulac. sens de la phrase arabe.

" Littéral. «Je décris cela. • 'Le verbe ^}^, rendu ici pBT dissoutire,

  • Les humeurs sont le chaud , le froid , signifie aussi descendre dans un lieu el se

riiumide et le sec. présenter. Un peu plus loin l'auteur lui

' Je lis s>.s« à la place de »>^y Le tra- attribue évidemment la première signifi-

ducteur turc donne à ce p»s.sage Tinter- cation.

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