Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/256

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celui qui veut étudier ces sciences de se tenir toujours en garde contre les suites pernicieuses qui en résultent, et de ne pas s'y engager avant de s'être bien pénétré des doctrines renfermées dans la loi divine et de s'être mis au courant de ce que l'exégèse coranique et la jurisprudence offrent de certain. Personne ne doit s'y appliquer, qui ne s'est pas rendu maître ' des sciences religieuses. Il y a malheureusement peu d'étudiants en philosophie qui parviennent à éviter les dangers que je viens de signaler. C'est Dieu qui, par sa grâce, conduit les hommes à la vérité; c'est lui qui leur sert de guide, et, si Dieu ne nous avait pas dirigés, nous n'aurions jamais pu nous tenir dans la bonne voie. {Coran, sour. vu, vers. 4i.)

La vanité de l'astrologie démontrée. — Cet art est fondé .sur des principes dont la faiblesse est évidente. — Les conséquences en sont dangereuses.

Les professeurs de cet art prétendent que, par la connaissance des P. 221. vertus des astres et de leur influence sur les êtres simples et les êtres composés auxquels les éléments ont donné naissance, on peut savoir d'avance les événements futurs. D'après ce principe, les positions des sphères' et des astres indiqueraient les événements de toute espèce qui doivent arriver, tant généraux que particuliers".

Les anciens astrologues pensaient que la connaissance des vertus des astres et de leurs influences s'obtenait par l'expérience, et que, pour y parvenir, il faudrait vivre pendant une époque bien plus longue que les âges réunis de tous les hommes. " En effet, (disaient-ils,) l'expérience est le fruit d'observations plusieurs fois répétées dans le but d'arriver à une connaissance (certaine) ou à une supposition (probable). Mais quelques astres prennent une période très-longue pour faire une révolution, et, pour en faire plusieurs, il leur faudrait une suite de siècles bien plus étendue que les âges réunis de tous les hommes.

' Je lis '(^ â la place de J^. l'édition de Boulac et les manuscrit» C

' Littéral. « des forces. » et D.

' Pour d^liill, lisez (Jùl^^l, avec * Pour ^yl , lisez ^[yf.