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D'IBN KHALDOUN. 239

(le la même manière que les autres choses naturelles. Nous avons donc ' assez de latitude pour les discuter à l'aide du raisonnement. Mais quant à la résurrection du corps et à ce qui s'y rattache, rien de tout cela ne se laisse démontrer par la simple raison, vu que ce sont des matières auxquelles il n'y a rien d'analogue. On les trouvera exposées dans la loi véridique mohammédienne , et c'est là où il faut en revenir si l'on veut obtenir des éclaircissements sur ce sujet. •

Le lecteur voit maintenant que cette science ne conduit pas au but que les philosophes se sont proposé et autour duquel ils tournent encore sans l'atteindre. Ajoutons qu'elle renferme des principes con- traires à la loi divine et en opposition avec le sens évident des textes sacrés. La seule utilité qu'elle peut avoir, autant que nous le sachions, c'est d'aiguiser l'esprit en le rendant capable d'obtenir, au moyen i' no. de preuves et de démonstrations, la faculté de raisonner avec exac- titude et justesse. Cela doit arriver, parce que l'art de la logique im- pose l'obligation d'observer scrupuleusement les lois qui règlent la forme et* la composition des syllogismes.

On fait im grand usage des syllogismes dans les sciences philo- sophiques, telles que la physique, les mathématiques et la méta- physique. L'étudiant (jui cultive ces branches de connaissances par- vient donc, à force d'employer fréquemment la démonstration et d'observer les lois du raisonnement, à acquérir la faculté d'exposer avec netteté et précision les arguments et les preuves dont il veut se servir. Ces arguments (fondés sur la raison) ne suffisent toutefois pas au but que les philosophes se sont proposé; on peut tout au plus les regarder comme les règles les plus sûres à observer dans la discussion des questions spéculatives^.

Voilà, en somme, l'utilité de cet art. Ajoutons qu'il nous fait con-. naître les systèmes de doctrine professés chez les divers peuples de l'univers et les opinions de ces peuples. Quant au mal ([ui en résulte, le lecteur vient de l'apprendre. Aussi je recounnande fortement à

' Pour bis, lisez Ui. ' Pour^L^^I, lisez jLkiill, avec les

Pour ^1 , lisez y manuscrits C et D et l'édition de Boulac.

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