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entraîner par la cupidité vers l'étude de l'alchimie. Se figurant que c'est là un moyen comme un autrepour se procurer la subsistance, et que la pratique de cet art est non-seulement facile, mais lucrative, ils ne craignent pas d'encourir des fatigues et des peines sans nombre, d'affronter de grandes difficultés, de s'exposer à la sévérité des ma- gistrats, de dépenser de l'argent en pure perte, et, bien plus encore, de perdre l'honneur' et la vie, si l'on vient à découvrir le secret de leurs occupations*; malgré cela, ils comptent sur la réussite de leurs opérations.

Ce qui les y engage, c'est de voir que, par des procédés artificiels, on peut changer (la nature) des substances minérales et les trans- former les unes dans les autres, quand elles ont en communia même matière. Ils s'empressent donc d'employer des opérations chimiques^ dans le but de convertir l'argent en or, et le cuivre et l'étain en argent. La transmutation des métaux est, à leur avis, une des possi- bilités qui s'offrent dans le monde naturel. Quand ils opèrent, ils emploient divers procédés, selon les théories et les doctrines diffé- rentes qui ont cours chez eux au sujet de la matière qui, selon eux, doit former l'objet de leurs opérations, et à laquelle ils donnent le nom de pierre Irès-noble.

(Dans leurs dissertations au sujet de cette pierre, ils examinent) si c'est de l'excrément , ou du sang , ou des cheveux , ou bien un œuf, etc. Selon eux, toute l'opération se réduit à ceci : Quand on a bien re- connu la matière (de cette pierre), on l'écrase avec un pilon sur une pierre dure et lisse, et, pendant qu'on la broie, on l'arrose avec P. îSo. de l'eau, après y avoir ajouté les drogues et les simples qui con- viennent an but qu'on se propose, et dont l'influence contribue à transmuer la pierre en tel métal qu'on désire. Après avoir arrosé (ce mélange) , on le fait sécher au soleil, ou bien on le cuit au feu , ou bien

��' Il faut lire *--tfwJi , oii mieux encore dû écrire /!tA*^, en mettant au pluriel

A^yK. pronom possesdif.

■ Pour fcA^ , Hseï «Là , avec le nianus- " Le teiaie arabe signilie traitement

critCet l'édition rie Boulac. L'auteur aurait préjiaration.

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