Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

270 PROLÉGOMÈNES

se trouver sous un autre. Aussi les jurisconsultes s'acconimodent-ils du Modaouena tel qu'il se présente dans la rédaction d'Ibn Abi Zeïd et dans celle d'El-Béradaï, docteur qui vint plus tard.

6° Une foule de problèmes peuvent se trouver déplacés, étant in- sérés dans des chapitres consacrés à d'autres sciences. Un homme de talent, connaissant bien son sujet et tous les problèmes qui s'y rattachent, veut remédier à ce désordre, et produit une nouvelle P. 247. science qui mérite de prendre rang parmi celles qui intéressent l'es- prit humain. Abd el-Caher el-Djordjani ' et Abou Yacoub es-Sekkaki ^ trouvèrent, éparpillées^ dans des traités de grammaire, beaucoup de questions appartenant à la science de l'exposition^. El-Djahed en avait déjà réuni plusieurs dans son Kitab el-Beïyan oua- l-Tebyan (exposition et explication). On s'est alors aperçu que ces questions formaient l'objet d'une science suigeneris, celle de ^exposition, et cette découverte donna lieu à la composition de plusieurs ouvrages très- célèbres. La science de l'exposition, à laquelle ces questions servent de base, occupa l'attention des savants postérieurs, et ceux-ci ont traité le sujet de manière à surpasser tous leurs devanciers.

7° Dans chaque branche de science il y a des livres fondamentaux, et, comme ces traités peuvent offrir des longueurs et des redon- dances, il est permis de rédiger un nouvel ouvrage dans lequel on abrège le texte original, le resserrant de manière à en former un ré.sumé. Par cette opération, on fait disparaître les redites, tout en

��' Abd el-Coher el-Djordjani, savant grammairien et philologue , mourulen 47 1 (1078 de J. C.) on 474.

' Il fanl lire(_>JiAj jjI à la place de »jI 4_>-»jj. — Abou Yacoub Youçof es-Sek- kaki, l'auteur du célèbre ouvrage encyclo- pédique intitulé Miflalieloloum [laclefdes connaissances), mourut l'an 636 (1228- laay de .1. C).

Pour «jJu^«/», lisez iJjUjt, avec le traducteur turc.

��* .l'emploie le mot exposition pour rendre le lerme (jLo {beïyan) qui, chez les docteurs musulmans, signifie exposer ou énoncer ses pensées d'une manière claire et précise. Il désigne, à peu près, l'art que nous nommons la rhétorique.

' Amr Ibn Bahr el-Djahed , célèbre |)hi- lologue, mourut à Basra l'an 255 (868- 86c) de J. C). Il avait dépassé sa qualre- vingt-dixième année.

' .le lis <jJ.is»-

�� �