DIBN KHALDOUN. 289
genre d'enseignement les dispose à acquérir plus tard une con- naissance approfondie de cette langue. Mais ils ne font jamais un grand progrès dans les autres sciences, parce qu'ils n'ont pas sulTi- samment étudié le Coran et la loi traditionnelle, seules bases de toutes nos connaissances scientifiques. Aussi ne deviennent-ils que calligraphes et philologues plus ou moins habiles, selon le degré d'instruction auquel ils arrivent après avoir passé par l'enseignement primaire.
Le cadi Abou Bekr Ibn ol-Arebi propose, dans le récit de son voyage', un plan d'enseignement très-original, sur lequel il revient à plusieurs reprises, en y ajoutant de nouvelles observations. Selon lui, il faudrait suivre le système des Espagnols et enseigner l'arabe et la poésie^ avant les autres sciences. Voici ce qu'il dit: «Comme les poëmes étaient, pour les anciens Arabes, des registres (dans les- quels ils inséraient tout ce qui leur semblait important), il faudrait . commencer par l'étude de leur poésie et de leur langue; la cor- ruption (graduelle) du langage (qui se parle)' l'exige impérieusement. L'élève passerait ensuite au calcul et s'y appliquerait jusqu'à ce qu'il en eût compris les règles. Ensuite il se mettrait à lire le Coran, dont il trouverait l'étude très-facile, grâce à ces travaux prélimi- naires. » Il dit plus loin : « O la conduite irréfléchie de nos compa- triotes! ils obligent des enfants à commencer leurs études par le livre de Dieu, et à lire ce qu'ils ne* comprennent pas; ils dirigent leur attention vers ce but pendant qu'il s'en trouve un autre bien plus important. » Il ajoute : « L'élève, après avoir fait ses études prélimi- naires, peut alors s'occuper des principes fondamentaux de la reli- p. î6/i. gion, passer ensuite à ceux de la jurisprudence, puis s'appliquer à
��' Le cadi Ibn el-Arebi (voyez la i*'par- par le chef de la tribu arabe des Kâb Ibn
lie, p. li^i) composa un ouvrage intitulé Soleïm.
Canoun et- raoHf/, dans lequel il raconta sa ' Il faut insérer le mot otiJI. avant
visite à la Mecque et son retour en Espa- (Jx.
gne. Dans ce voyage , il fil naufrage sur les ' Pour iill i.iLJ , lisez iiiut .iws.
cotes de la Tunisie, où il fut bien accueilli * Pour i , lisez ^.
Prolégomènes. — m. 87
�� �