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D'IBN KHALDOUN. 311

ment et qu'il avait découvertes en examinant beaucoup de cas parti- culiers. Le même sujet, traité ensuite par d'autres écrivains, échut à Khalillbn Ahmed el-Ferabîdi', qui vivait sous Haroun er-Kechid. On avait alors le plus grand besoin d'un (bon) traité sur la matière, tant les Arabes avaient perdu de cette faculté; Khalîl mit en ordre le» principes de l'art et en compléta les subdivisions. Sibaouaïh ^ ayant appris de lui la grammaire, développa complètement ces subdivisions et y ajouta un grand nombre d'exemples et d'éclaircissements. Le Kitab (ou livre par excellence), qu'il composa sur ce sujet et qui jouit d'une si grande célébrité, a servi de modèle à tous les ouvrages gram- maticaux qui parurent dans la suite. Abou Ali '1-Fareci et Abou '1-Ca- P. ïSî- cem ez-Zeddjadji écrivirent ensuite plusieurs abrégés à l'usage des commençants, et suivirent dans ces traités le plan adopté par le grand maître de l'art dans son Kilab.

La grammaire iiit ensuite traitée bien au long, et alors surgit la divergence d'opinions qui continua à régner entre les grammairiens de koufa et de Basra, les deux anciennes capitales de l'empire arabe; les arguments et les preuves mis en avant de chaque côté se multi- plièrent, et les systèmes de doctrine adoptés dans renseignement s"é- carlèrent les uns des autres. Gomme on ne s'était pas entendu sur les principes fondamentaux de l'art, il y eut un grand désaccord au sujet des désinences (qu'il fallait employer) dans beaucoup de mots du Coran, et cela contribua pendant longtemps à la perplexité des étudiants. Alors vinrent les gramn)airiens postérieurs avec leurs sys- tèmes. Les uns, voulant tout condenser, firent disparaître la plupart des longueurs dont ces traités étaient remplis, tout en conservant ce qui s'y trouvait de vraiment utile; parmi ceux-ci Ibn Malek^ se distingua en composant son Teshil (la grammaire rendue facile). Les autres s'appliquèrent à former des abrégés élémentaires à l'usage des

' Khalîl Ihn Alimed , de lu tribu arabe lème les règles de la prosodie. Il mourut

des Feralûd, composa plusieurs traités vers l'an 170 (786-787 de .1. C). sur la grammaire et sur la philologie. Il ' Voyez ci devant, p. 372.

fut aussi le premier qui réduisit en sys- ' Voyez la i" partie, p. xx.

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