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DIBN KHALDOUN. 321

quand le texte de la loi est là pour nous mettre en mesure de l'ap- précier et nous faire voir si cette déduction ne pèche pas par la base. Mais nous ne possédons pas un tel moyen quand il s'agit de démon- trer la légitimité d'un (autre) terme de la langue, car, si nous avions recours à la raison, nous trouverions que (en pareil cas) ses jugements sont tout à fait arbitraires'. Tous les docteurs de la loi ont été de cet avis. Il est vrai que le Cadi^, Ibn Soreïdj' et quelques autres ont penché vers la doctrine que l'induction (dans les questions philologiques) était permise; mais c'est l'opinion contraire qui a prévalu, il faut bien se garder d'admeltre une doctrine que je vais signaler, savoir, que la !'• 389. constatation (des significations) des mots (au moyen de la déduction philologique) rentre dans la catégorie des définitions verbales (et est parfaitement certaine), vu que les définitions se rapportent à des idées, et que la signification d'un terme obscur ou inconnu est donnée par celle d'un mot généralement employé et dont la signifi- cation est évidente. (Il n'en est pas ainsi); la lexicographie constate uniquement que tel mot représente telle idée. Cette distinction est de la dernière évidence].

La science de Yexposilion*.

Cette science naquit dans l'islamisme postérieurement à celles de la grammaire et de la philologie. Elle est une des sciences (qui s'ap- pellent) linguales, parce qu'elle s'occupe de mots articulés, des sens qu'ils expriment et des idées qu'on veut indiquer par leur emploi. Le premier avantage que la personne qui parle désire procurer à une autre en lui adressant la parole consiste à lui faire concevoir cer- taines idées simples dont les unes s'appuient sur les autres comme

' Le manuscrit A porte ^-Cf; je lis ' Ahmed Ibn Omar Ii)n Soreidj, un des

^«-Ccv* avec le traducteur turc, qui explique grands docteurs de l' école chareïle, mourut

ainsi le mot -k-C^^ ».j L.«J-J.i o^*:f i*^"^ ' à Baglidad, l'an 306(918 de J. C). • c'est-à-dire un jugement sans preuve. » 'La rhétorique est ainsi nommée parce

' Il s'agit tiu cadi El-Bakillani.( Voyez la qu'elle nous enseigne à bien exposer nos

i" partie, p. 4a-) pensées, à parler avec précision. Proiigomèncs. — m. ki

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