Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/382

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en un discours composé de lignes qui se suivent \ ayant toutes la même mesure et la même rime finale. Chacune de ces lignes s'ap- pelle beït (vers), et la lettre finale, qui est la même pour toutes, est désignée par les termes réoui et cafïa (rime) . Le discours entier porte les noms de cacîda (poëme) et de kilma (parole). Chaque vers est composé de manière à offrir un sens aussi complet que s'il était tout à fait indépendant du vers qui le précède et de celui qui le suit^. Pris isolément, il doit aussi représenter clairement le caractère de la section du poëme à laquelle il appartient, que ce soit celle de l'éloge ou de la louange de la bien-aimée, ou de l'élégie. Aussi le poète s'ef- force-t-il de façonner chaque vers de manière à lui faire exprimer un sens complet. Il en fait de même pour les vers suivants, en v énonçant, dans chacun, une nouvelle pensée, et en se ménageant le moyen de passer d'un genre (d'idées) à celui qui doit venir immé- diatement après. Pour y parvenir, il donne à la première série d'idées qu'il veut exprimer une tournure qui conduise naturellement à la P. 3ïS. seconde, et il arrange son discours de sorte que le défaut de liaison entre les deux sections ne soit pas trop choquant. Par des transitions bien ménagées, il passe de l'éloge de sa maîtresse à celui de son patron, de la description du désert et des vestiges des campements à celle de sa caravane, ou de ses chevaux, ou de l'image de la bien- aimée qui lui apparaît en songe; la louange^ du patron amènera celle de ses gens et de ses troupes, et, dans la partie de l'élégie, l'ex- pression de la douleur et de la condoléance pourra conduire au chant funèbre, etc. Le poète s'attache à faire accorder tous les vers de la cacîda entre eux, en leur donnant la même mesure; car il faut éviter que, par suite de ce défaut d'attention qui est si naturel à l'homme, on ne passe d'un mètre à celui qui en, est voisin. En effet, certains mètres se rapprochent tellement les uns des autres, que leurs marques distinctives échappent à l'observation de la plupart des gens.

Le mot Uiu se irouve répété deux " Cette règle n'est pas d'une a()plica-

fois, et avec raison ,dan8 les manuscrits C lion générale; renjatnbement est permis. et D et dans l'édition de Boulac. ^ Pour y^jj, lispî (_>^.,

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