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D'IBN KHALDOUN. 421

Voici un poëme composé par Ali Ibn Omar Ibn Ibrahim, un des chefs actuels des Béni Anier\ tribu formant une l)ranche de celle des Zoghba^. Dans cette pièce, il reproche à ses cousins leur désir d'ob- tenir le haut commandement (et de dominer) sur le reste de la famille'.

(Ali Ibn Omar a composé ces) petits vers pleins de douceur et formant un P. ini. discours versifié'^; (ils sont) beaux comme des perles qu'un artisan tient dans sa main pendant qu'il les range sur un fil de soie.

Donnons ici un spécimen des vers composés parles Arabes-Bédouins P. 388. qui se tiennent dans cette partie de la Syrie qui s'appelle le Hauran. Une femme, dont le mari venait d'être assassiné, composa ce mor- ceau et l'envoya à des membres de la tribu de Caïs, qui «avaient promis à cet homme aide et protection. Dans cette pièce, elle les pousse à la vengeance :

0mm Selama, la jeune femme de la trii)u, parle de sa propre personne (et (lit) : Puisse Dieu remplir d'effroi celui qui ne la plaint pas! Elle passe de longues nuits dans l'affliction , sans pouvoir se faire au sommeil , et elle rencontre la misère^ partout où elle se tourne. (Elle se plaint) de ce qui est arrivé à sa maison et à sa famille; leur position s'est changée en un clin d'œil par suite d'un coup qui les a séparées de leur chef". Vous tous qui appartenez à la tribu de Caïs, vous avez perdu Chihab ed-Dîn , et vous ne songez pas à le venger! Est- ce là tenir ses promesses? Pai dit, quand ils m'envoyèrent une lettre pour me consoler et pour éteindre les étincelles du feu qui consumait mon cœur". Est-ce

' Les Béni Amer conlinuèrenl jusqu'à ment , mais en faisant observer que le pre-

ces dernières &nnées à former une des mier hémisticlie du prem^ier vers ne se re-

Iribus les plus puissantes de la province trouve plus.

d'Oran. ' 11 faut lire ,<^>^ à la place de Ji-iJ.

" Notre auteur a donné un long clia- Leraotcasj^t parait être le diminutif de

pitre sur les Zoghba (prononcez Zorba) <^'^'-

dans le premier volume de son ff(î(oire efei ' Je lis U-iJ| qIs^

Berbers. ' Littéral. « dont la séparation a changé

" Le texte de ce poëme, qui renferme la position, n

quarante et un vers, est tellement altéré , ' Littéral, «pour refroidir les mèche."*

que je n'essaye pas de le traduire en entier, des feux d'un cœur. •

Je me borne à en expliquer le commence- ' Lisez lil.

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