430 PROLEGOMENES
branches sont chargées de feuillage, et l'on voit l'eau qui coule emporter sur sa surface ou dans son sein une récolte de (feuilles de) myrte ^ »
P. 396. Après lui, le poëte le plus distingué fut Ibn Haiyoun, l'auteur de la chanson [zedjel) si bien connue qui commence ainsi :
A chaque instant elle ajuste une flèche, et tire, à sa volonté, soit avec la ■ main, soit avec l'œil.
Il indique encore ce double avantage dans le vers suivant:
J'ai été créée belle et suis connue comme un archer habile : je ne cesse pas de combattre même pendant un instant; je fais avec mes deux yeux ce que ma main fait avec les flèches ^.
Il y avait avec eux à Grenade un autre poëte qui se distinguait beaucoup et qui se nommait El-Mohr Ibn Ferès [poulain, fils de ju- ment) ^. Ibn Saîd dit : Voici de ses vers :
Grand Dieu! quelle journée charmante nous avons passée dans les prairies, sur le bord de la rivière de Hims (Séville) I Ensuite nous retournâmes vers l'em- bouchure du canal, en brisant les cachets de musc afin de dégager le vin cou- leur d'or; (et cela] pendant que la main des ténèbres repliait la robe du soir.
Quand Ibn Zohr entendit ces vers , il s'écria : « Comme nous sommes loin (d'avoir eu la pensée) de cette robe! >• Il y avait avant lui (Ibn Ferès), dans la même ville, un poëte nommé Motarref. Ibn Saîd rap- porte (à son sujet) l'anecdote suivante, qu'il avait apprise de son père: Motarref entra un jour chez Ibn Ferès, et celui-ci se leva et le reçut avec de grandes marques d'honneur. « Ne faites pas cela, » lui dit Mo- tarref. «Comment, dit Ibn Ferès, ne me lèverais-je pas pour celui qui a dit :
vincedeBalireïn en Arabie. On y imporlail ij^j- Ces verbes sont à la première per- du musc qui se lirait de l'Inde. sonne du singulier, car tout le morceau
' Les poètes comparent aux feuilles de est en arabe vulgaire. pL, est pour *cL«.
myrte, et aussi au tissu d'une cotte de (jiAi est la forme vulgaire espagnole de
mailles , les rides qu'un léger zéphyr forme (j'fM ■
sur la surface d'un lac. ' Mohr Ibn Ferès vivait encore en l'an
' Dans celte pièce il faut lire jis el 58i (i i85-i 186 de J. C).
�� �