Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/453

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D'IBN KHALDOUN. ^37

tomber sur une suite de dalles en pierre, formant escalier. 11 com- posa sur ce sujet le morceau suivant :

Un berceau établi au-dessus d'une estrade et lui servant de portique; et un lion qui a avalé un serpentgros comme la jambe et qui ouvre la bouche comme un homme qui va rendre le dernier soupir'. (Le reptile,) s'élant échappé de là, va courir sur les dalles en jetant les hauts cris.

Bien qu'Ibn Gozman résidât habituellement à Cordoue, il se rendait très-souvent à Séville pour en revoir le fleuve. Un certain vendredi, plusieurs poètes d'une grande réputation comme faiseurs de zedjels s'étaient réunis pour faire une promenade sur l'eau, et avec eux se trouvait un jeune garçon d'une figure charmante et ap- partenant à une des familles les plus riches et les plus respectables de la ville. Etant partis en bateau pour aller à la pêche, ils se mirent à improviser des vers dont cette partie de plaisir faisait le sujet, et Eïça '1-Belîd commença par ces lign,es :

Mon cœur désire se soustraire (à la tyrannie de la personne qu'il aime), bien qu'il y ait déjà échappé. Mais l'amour l'a encore ramené dans le voisinage (du danger) 2. Voyez cet infortuné, accablé du poids de sa misère; il a l'esprit P. 4oti. troublé à cause du grand malheur qui vient de l'atteindre'. Certes, il s'attris- tait dans l'absence de ces beaux yeux noirs, et, cependant, ce sont ces yeux noirs qui l'ont amaigri.

Abou Omar Ibn* ez-Zahed, natif de Sévilie, récita ensuite ce morceau :

Il est pris, ainsi que se laisse prendre celui qui s'abandonne à l'océan de ses passions. Tu vois ce qui l'a jeté dafis les maux et les tourments: il eut la fan- taisie de ^ badiner avec l'amour, c'est un jeu qui a fait périr bien du monde,

' Le mol «Aj est rais ici pour <j. Quel- ration du nom d'action *jI.-^I, joint au

que.s manuscrils portent *-s». pronom affîxe de la troisième personne du

  • Il faut lirej*-i> cljjL*.^--J. Le ^ final singulier,

de ces mots représente le pronom afllxe * Le mot jjjI se lit dans la plupart des

de la troisième personne masculine du manuscrits, singulier. ' (jly Lest une contraction vidgairede.s

^ Pour (J-Uj , lisez (V^io , et pour LjLo, mots q| <>JL. lisez «jL)l.-c. Ce dernier mot est une alté-

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