Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/464

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448 PROLEGOMENES

p. ^21. L'argent fait l'ornement (de la vie) de ce monde et l'orgueil des âmes; il égayé des visages qui n'étaient pas portés à la gaieté. L'homme qui possède des deniers en quantité obtient (partout) la parole et la place d'honneur'. Celui qui a beaucoup d'argent est un grand homme, bien qu'il ait peu de mérite, et l'in- dividu le plus honorable d'une tribu est un mince personnage s'il est devenu pauvre. Voilà ce qui me serre le cœur; voilà ce qui y porte le trouble; cela suffirait pour le briser si je ne m'étais résigné aux décrets de la providence. Quand un grand, celui qui est le chef de son peuple, est obligé de chercher asile ^ auprès^ d'un homme sans naissance et sans considération, un tel renver- sement doit nécessairement nous attrister. Dans la contrariété que j'en éprouve, je me voile la tète* avec ma robe. Ce sont alors les queues qui se mettent devant les têtes; c'est la rivière qui demande au ruisseau^ un peu d'eau. Est-ce la fai- blesse des hommes qui en est la cause, ou bien la malice de la fortune? On a

P. /i32. bien des reproches à faire, mais on ne sait à qui les adresser. Voilà qu'aujour- d'hui on donne le titre de père d'un tel [BouFolan] à celui qui (hier) se nommait (simplement) un tel [Folan)^\ et si tu voyais comment (il se pavane) avant de répondre à ce qu'on lui demande! Nous avons vécu. Dieu merci, assez longtemps pour voir de nos propres yeux des âmes de sultans (renfermées) dans des corps de chiens. Des hommes d'une grandeur d'âme tout à fait extraordinaire restent presque sans appui; ils se trouvent d'un côté, et l'honneur qu'ils méritent se trouve d'un autre. Le peuple voit que les (riches) sont des ânes', et cependant il les regarde comme les notables de la ville et les fermes appuis (de l'état) *.

Voici encore un mozaouwedja du genre qui est reçu chez eux; il a

pour auteur leur compatriote Ibn Chodjaâ :

Il se fatigue (inutilement) celui dont le cœur s'attache aux belles de nos jours.

ropéenne, Téza, est le nom d'une ville 'ry' (J O" '^ tS") d ■ L'auteur du

située à moitié chemin du Molouia à Fez. poërae, ne sachant pas i'orlhograplie, a

■ Je prolite de celle occasion pour faire ob- écrit ^*~aj pour iA.~.J. Il faut lire Ujli^ à

server que le nom de la ville appelée Fez .la place de v^jL^^.

par les Européens se prononce Faz par ' Pour jI^jI, lisez .ilyi.

les gens du pays. ° C'est la vieille liisloire de Simon et

' Je lis «Jf.motqueje regarde comme Himonides. (Voyez le Coq de Lucien.)

unealtéralionde 8 J. . ' Litléral. «comme des boucs.» Pour

  • Je lis (_j4:Aj. Le mot (_$ il esl mis pour ()- ^'^^ (^iT^'

bl. " Pour OwjiJL, lisez is'iV^I^, avec les ma-

  • Il faul lire ^ji, avec les manuscrits nuscrils, l'édition de Boulac et la traduc-

C et D et la traduction turque. tion turque. Dans celle pièce il y a des

' Le mot (ji'^s est une altération de vers dont la construction est très-fautive.

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