Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/86

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dans lequel ils se trouvent soit réellement de nature divine ' : tels sont le savoir, la puissance, la volonté, puis la vie, attribut sans lequel les autres n'existeraient pas. 11 s'y trouve aussi d'autres attributs qui servent à renforcer l'idée de sa perfection, comme ceux de l'ouïe, de la vue et de la parole; puis d'autres qui donnent l'idée de l'im- perfection (qui se rattache au corps) : tels sont les actes de s'as- seoir, de descendre et de venir, la possession d'un visage, de deux mains, et de deux yeux, organes particuliers aux êtres crées. Le légis- lateur nous a dit qu'au jour de la résurrection nous verrons Dieu aussi clairement que nous voyons la lune quand elle est dans son plein, et que nous ne serons pas frustrés (de cette jouissance) ^. Je rap- porte ici la tradition telle qu'elle se trouve enregistrée dans le Sahîh (d'El-Bokhari). Les premiers musulmans, tant les Compagnons que leurs disciples, reconnaissaient à Dieu les attributs de la divinité et de la perfection, et s'en remettaient à lui pour l'intelligence des versets qui faisaient croire à l'imperfection de son être; ils n'essayaient pas d'en expliquer le sens.

Il y eut, après eux, des différences d'opinion parmi les docteurs au sujet des attributs; les Motazelites les regardaient comme des juge- ments abstraits de l'esprit et niaient l'existence des attributs dans l'es- sence divine. A cette doctrine ils donnaient le nom de taahid (pro- fession de l'unité). Us enseignaient aussi que l'homme est le créateur de ses actions et que la puissance divine n'y est pour rien , sur- tout quand ces actes amènent le mal ou se font contre les ordres de Dieu. «Il n'est pas permis, disaient-ils, au hakim (à l'être sage par excellence) de causer de telles actions. >• Ils enseignaient aussi que Dieu était dans l'obligation de viser ^ toujours à faire pour le mieux dans sa conduite envers ses serviteurs, et ils désignaient cette doctrine parle terme adl (justice). Avant cela, ils avaient commencé par nier la pré- destination et par déclarer que chaque chose doit son origine à un

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