Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome III.djvu/98

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8f PROLÉGOMÈNES

l'- 07. à-dire le ciel qui soutient le trône); montés sur le Borac\ ils tra- versent les sept cieux et rencontrent les prophètes qui s'y trouvent, ils font la prière avec eux et ressentent divers genres de perceptions tout aussi sensibles que celles dont l'arrivée a lieu pendant les phases de la corporéité et de la vision. (Ils les perçoivent) par une science nécessaire que Dieu crée en eux et non pas au moyen de cette faculté perceptive et usuelle qui opère, chez les (autres) hommes, au moyen des organes du corps.

Il ne faut attacher aucune importance aux paroles d'Ibn Sîna (Avi- cène), quand il abaisse la phase du prophétisme au même niveau que celle de la vision, et qu'il dit : « C'est l'acte de l'imagination qui renvoie une image au sens commun. » (Cette définition est inexacte) car la perception de la parole (de Dieu), dans la phase du prophé- tisme, est bien plus pénible pour les prophètes que dans celle delà phase de la vision, ainsi que nous l'avons indiqué'^; d'ailleurs, s'il en étaitainsi, il en résulterait que la révélation (orale) et la vision seraient positivement et réellement identiques. Cela n'est pas vrai, car nous savons que le Prophète avait eu des visions six mois avant d'obte- nir des révélations (orales). Ces visions étaient le commencement et les préliminaires de la révélation. On voit par là que la vision est réellement inférieure en degré ^ à la révélation (orale). Le caractère particulier de la révélation elle-même sert à confirmer ce que nous venons de dire. On sait par le Sahih (d'El-Bokhari), combien étaient grandes les souffrances du Prophète quand il recevait des révélations i orales]. Ce fut au point qu'il fallait d'abord lui communiquer le Coran par versets isolés. La sourate du désaveu * fut la première qui •lui arriva toute à la fois; mais il la reçut à une époque postérieure ,

��' Ce fut sur le Borac , animal ayant la «tV^lj, parce que l'idée qu'ils servent à

forme d'un mulet ailé et la léle d'une exprimer est énoncée beaucoup plus clai-

femme, que Mohammed fit son célèbre . remenl à la fin de la phrase,

voyage à travers les sept cieux. ' Je lis <)^i avec le manuscrit B et le tra-

• Voyez la i" partie, p. i8d. — Je ne ducleurtnrc.

rends pas les mois ***»-» JjJùJI tjjfc jj^ï * Voyez la ("partie, p. /ioi, note 2.

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