Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/137

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relations, si cela vous fait plaisir. Mais, quant à Hedwige, il faut y prendre garde. Autrement, vous pouvez attirez un malheur sur sa tête.

hialmar. — Un malheur !

relling. — Oui. Ou bien elle pourrait l’attirer sur elle-même et peut-être sur d’autres.

gina. — Mais comment pouvez-vous savoir cela, Relling ?

hialmar. — Il y a danger imminent pour ses yeux ?

relling. — Il ne s’agit pas de ses yeux. Mais Hedwige est dans un âge critique. Elle est susceptible de toutes les mauvaises inspirations.

gina. — Tiens, mais, c’est vrai ! Pensez donc : elle a depuis quelque temps une si vilaine manière de jouer avec le feu à la cuisine. Elle appelle ça allumer un incendie. J’ai peur quelquefois qu’elle ne fasse flamber la maison.

relling. — Vous voyez : je m’en doutais bien.

grégoire, à Relling. — Mais comment expliquez-vous cela ?

relling, d’une voix maussade. — L’époque de la transition, mon bonhomme.

hialmar. — Tant que l’enfant possède un père… tant que je suis de ce monde…

(On frappe à la porte d’entrée.)

gina. — Chut, Ekdal ; il y a quelqu’un sur le palier. (Élevant la voix.) Entrez !

(Madame Sœrby entre en manteau.)