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Page:Ibsen - Les Revenants, La Maison de poupée, trad. Prozor, 1892.djvu/150

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THÉATRE

le salut. C’est la joie de vivre que je voyais devant moi.

madame alving, frappée. — La joie de vivre… ? Est-ce donc là le salut ?

régine, apparaissant sur le seuil, une bouteille à la main. Je vous demande pardon d’être restée si longtemps, mais j’ai dû descendre à la cave.

oswald. — Donnez-nous un nouveau verre.

régine, le regardant avec étonnement. — Voici le verre de madame, monsieur Alving.

oswald. — Oui, mais un verre pour toi, Régine.

régine. File tressaille et regarde timidement Mme Alving.

oswald. — Eh bien ?

régine, avec hésitation, baissant la voix. — Madame y consent-elle ?

madame alving. — Va chercher le verre, Régine.

(Régine passe dans la salle à manger.)

oswald, la suivant des yeux. — As-tu remarqué sa démarche ? Si ferme et si hardie !

madame alving. — Cela ne se peut pas, Oswald !

oswald. — C’est décidé. Tu vois bien. Inutile de me contredire.

régine. Elle rentre avec un verre quelle garde dans la main.

oswald. — Assieds-toi, Régine.

régine. — Elle interroge du regard Mme Alving.

madame alving. — Assicds-toi.