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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/132

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BRASSÉE DE FAITS

Aussitôt, les fillettes de leur âge, ou plus âgées qui nous croisaient ou, mieux encore, marchaient près de nous, dans le même sens d’une allée, regardaient curieusement, une flamme de plaisir aux yeux, les garçons qui, baissant le nez, rouges jusqu’aux oreilles, serraient les fesses. Les grandes jeunes filles surtout, celles de seize de dix sept ans, semblaient se réjouir, plus encore que leurs cadettes, et elles en avaient, toutes, le sourire. Quand un autre jour, en même lieu, nous les croisions encore par hasard, je voyais bien qu’elles nous reconnaissaient. Elles fixaient les garçons d’un œil plein de malice. Il en fut deux principalement, que nous revîmes plusieurs fois au Luxembourg autour de la musique.

Ah ! celles-là ! je suis sûre qu’elles avaient parlé de nous entre elles ! Elles devaient les envier, certes, ces deux femmes qui avaient le bonheur de fesser de grands garçons ; mais elles devaient l’envier aussi celle qui, jeune fille comme elles, avait la chance d’assister au réjouissant spectacle ! De treize ans alors, les deux aînés. Les yeux qu’elles faisaient ! Au passage, c’était un regard complice qu’elles échangeaient avec nous, je vous jure. Et quand elles regardaient les garçons qui, eux aussi, les reconnaissaient, elles avaient tellement l’air d’être au courant et de les narguer, qu’ils en devenaient pivoine. Après, elles se retournaient sur nous, et à la façon dont elles les jaugeaient, ces messieurs, en vêtements clairs d’été, dessinant leurs formes sanglées dans leurs culottes, elles les déculottaient des yeux, ma parole.

J’aurais eu leur âge, nous eussions fait connaissance. Maintenant, dans un cas pareil, ce serait franc. Vous