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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/133

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UN BON MARIAGE

savez : je sais ce que je dis. Elles étaient allumées, ces deux-là, j’en réponds. Les deux sœurs ? Ah ! non, je ne crois pas. Elles ne se ressemblaient en rien. Deux amies plutôt et cela n’en vaudrait que mieux, dites ?

À la place d’une des deux mamans, je les aurais abordées, cela n’eût pas fait un pli. Mais, ni l’une ni l’autre, pas plus la mienne que madame Henry n’y songèrent un instant. En instruisant ces demoiselles de leur habitude de fesser de grands garçons, elles n’avaient qu’un but : leur montrer le bon exemple, leur indiquer pour plus tard le vrai moyen d’inculquer à leurs fils le respect de la femme.

Car, chez maman, nulle idée sensuelle ne se mêlait à son goût pour le Fouet, à sa passion de flagellation, si vous préférez. Passion chez elle inconsciente, cela est pour moi de toute évidence. Oui, je l’affirme, j’en jurerais. Maman du reste m’a dit qu’elle n’avait jamais, jamais éprouvé de plaisir voluptueux. Elle était, prétendait-elle, comme George Sand et cette ressemblance avec une femme justement illustre entre toutes la rendait fière. Madame Henry, elle ne m’a pas fait de confidence, mais je ne serais pas étonnée que, constituée de même, en digne féministe, elle ne fut affligée de la même absence de tempérament.

Moi, à l’inverse, heureusement, si je suis franchement sensuelle et voluptueuse, c’est de papa que je le tiens. Si j’ai eu quelques faiblesses avec des hommes, c’est à ma part d’atavisme venant de lui, que j’en dois imputer la faute. En recherchant — ou en accueillant, devrais-je