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VII

L’AUTRE CLOCHE

Et maintenant, voici le récit d’Albertine :

— Moi, c’est tout son contraire. Elle, Camille, c’est une petite rosse, vous savez. Oh ! ce qu’elle est teigne ! Il faut l’aimer comme je l’aime pour la laisser me faire toutes ses choses… Oui toutes, ses choses qu’elle a apprises, je ne sais où et qu’elle a vues aussi dans les livres qu’elle lit pour s’exciter encore. Comme si elle avait besoin de cela !…

Enfin, puisque cela me plaît, je n’ai rien à dire. Vrai, on va bien ensemble. N’importe, je ne me laisserai pas attacher les mains et les pieds aux barreaux du lit… Non, j’ai trop peur. Je ne sais pas ce qu’elle ne serait pas capable d’inventer, les jours où rient ses yeux cruels de chat qui étripe une souris.

Moi, je n’ai pas été élevée comme elle et je ne possède pas son instruction. Je n’ai pas donné de leçon de français à des demoiselles du monde, je ne lis pas de livres philosophiques. Non, moi, je suis née dans la maison de Dèche-Purée-Mouise et Compagnie. Et j’y