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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/301

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LETTRE IV

je ne puis certifier la véracité du journal : tout ce que je sais, c’est que rien ne l’a démentie.

Les garçons sont-ils plus ou moins fouettés que les filles, ici ? Je suis convaincu que les petites garçons jusqu’à douze ou treize ans, sont fouettés plus souvent que leurs sœurs et cela, simplement, parce qu’ils sont plus turbulents et, aussi, plus méchants. Mais, au-dessus de treize ans, je crois qu’alors apparaît l’inverse. Je crois fermement qu’on fesse alors plus de grandes filles que de grands garçons.

Les raisons d’ordre esthétique contribuent sans doute à cela. Mais il y aussi d’autres causes. Une grande fillette ou une jeune fille n’opposerait guère une résistance sérieuse à sa mère si celle-ci lui ordonne de se préparer pour une fessée. Je pourrais vous citer plusieurs exemples de la docilité étonnante de jeunes demoiselles devant un tel ordre. Un garçon du même âge ne se soumettrait guère sans résistance et la mère se contentera souvent de quelques soufflets ou quelques coups de rotin se distribuant au hasard. Dans la classe ouvrière, la fille reste à la maison, pour aider sa mère et son frère travaille au-dehors : cela est aussi une raison pour que sa sœur plus que lui reste plus longtemps soumise à l’ordinaire punition enfantine.

La fessée est plus répandue, cela est certain, dans l’aristocratie, la grande bourgeoisie, le clergé et les classes rurales que dans la petite bourgeoisie et parmi les ouvriers urbains. Je vous citerai un exemple de la sévérité avec laquelle les filles de la noblesse sont parfois traitées. Je tiens le récit d’un témoin oculaire : vous