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CORRESPONDANCE

devinerez aisément que ce témoin n’est autre que la gouvernante dont il s’agit dans l’historiette.

Dans la maison où elle était gouvernante, la fille des maîtres, (baron et baronne authentiques) lui manqua de respect. Elle en avertit la baronne. Celle-ci, indignée, résolut de punir sa fille sévèrement, et pour rendre le châtiment plus vexant et par cela même plus efficace, fit venir pour y assister les domestiques femmes.

La scène sa passa comme elle se passe d’ordinaire dans les milieux modestes. Assise sur une chaise, la mère étendit la grande jeune fille de quinze ans sur ses genoux, lui leva la robe et lui administra une fessée des plus claquantes, à nu, telle que l’aurait infligée à sa gamine une mégère appartenant à la classe ouvrière ou à la petite bourgeoisie.

Contrairement aux prédications luthériennes des États-Unis qui, pendant la guerre reprochaient aux mamans de la région lyonnaise de fouetter leurs enfants, ainsi que vous le rapportez dans votre aimable lettre, le clergé de la Suède, lui, n’a pas cette vaine pudibonderie hypocrite et il seconde hautement l’usage de l’antique fessée dont il continue à proclamer les mérites, prêchant même d’exemple. Car je connais un pasteur qui punissait très souvent un fils, de quatorze ans, de cette même manière.

Je puis même vous donner une preuve toute fraîche de la prédilection pour la verge chez notre clergé :

Le journal « Svenska Morgenbladet » du 21 février 1925 relatait que le pasteur Ernest A. à Gnarp, en Helsingland, une province au nord de Stockholm,