Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
LE COUP DE FOUDRE

chés qui n’ont nulle valeur effective. Cette fois c’était donc sérieux. Elle poursuit :

— Il lui en faut, à cette petite, des fessées ! Des fessées, déjà !…

Elle me regarde en riant. Moi, ignorante, je ris aussi et je ne remarque pas l’expression de ses yeux. Ce n’est qu’après, en y repensant, que je l’ai remarquée, l’expression de ses yeux qui vrillaient les miens. Le mot : déjà me frappa-t-il quand je l’entendis prononcer ? En tout cas, je ne lui attachai nul sens particulier. Ce n’est que plus tard, comme j’aurai à le dire.

Elle continue, avec son accent chantant :

— C’est que cela fait tant de bien, une bonne fessée ? n’est-ce pas, Renée ?… Mais, elle est encore trop jeune…

Les six derniers mots, elle les a dits à mi-voix, en se penchant à mon oreille et un sourire accompagne son regard, l’un et l’autre chargés de je ne sais quelle malice, contenue aussi dans une réticence dont m’échappe la cause. Mais, cela ne fait rien, je ris également. Depuis six mois que je travaille dans un bureau, il m’arrive souvent de faire celle qui comprend, alors que je ne saisis rien de rien de ce qui amuse les autres et les fait se tordre : une blague risquée, un mot osé.

Renée ne prend pas de café. Sa mère lui trempe un canard et la mignonne tend sa petite bouche.

La belle petite fille ! Sous la jupe courte, sa mère lui tapote le derrière qui doit être joliment rondelet s’il est solidaire de jambes aussi bien tournées, rappelant celles de la maman.