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BRASSÉE DE FAITS

Madame Mary la laisse savourer son canard debout près d’elle et la tapote toujours. Les claquements sur la culotte tendue, je les perçois d’abord comme l’applaudissement discret de mains gantées ; puis l’applaudissement devient vite plus chaleureux et comme si les mains étaient nues les bravos maintenant crépitent.

Renée ricane. Sa mère, sans se lever, s’écarte du guéridon et de moi en même temps, se recule avec sa chaise et c’est pour disposer la petite à bonne fin, comme, au square, la nounou traditionnellement installe le bébé à châtier.

Elle l’étend, allongée, sur ses cuisses et Renée se laisse placer, sans résistance. Ses bonnes cuisses, ses bons mollets sont jolis à voir, dans la transparence des bas saumon. J’y retrouve déjà, tout à fait, la forme maternelle.

Je suis assise en face, à deux pas. Le retroussage de la robe vert d’eau à fleurettes mauves, me montre, moulées dans la culotte de nansouk qui joue la mousseline, des rondeurs parfaites de relief et de dessin. La culotte est si courte que je vois tout des cuisses fortes. Elle recouvre juste les fesses, relevée sur le côté en sabot.

Le nu au-dessus du haut des bas est blanc, presque autant que le nansouk et c’est charmant.

Mais la main s’élève et plane. Les belles rondeurs qui se dessinent comme si elles étaient nues, se serrent dans l’attente.

Mon Dieu, que c’est donc joli !

Et qu’elle est potelée, cette main ! et que son geste est gracieux, ployée en col de cygne sur le poignet…