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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/75

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LE COUP DE FOUDRE

Et quand je lui eus dit ce que je soupçonnais, elle éclata de rire et m’embrassa… de son mieux.

Eh bien ! le salon était truqué. Face au divan, dans la paroi, entre deux cadres d’aquarelles, dans un motif sculpté des boiseries, à bonne hauteur, un judas, un trou percé, admirablement dissimulé, permettait à une personne placée de l’autre côté du mur, dans une autre pièce, de tout voir sans être vue elle-même. Les accords plaqués sur le piano couvraient le bruit de l’ouverture du réduit.

Il était aux premières loges, le voyeur. Oui, le voyeur.

Car, pas du tout dame, l’amie de Mary était un monsieur !

Oui, un galétard épris de tableaux vivants dont les sujets consistaient en fessées. Des bonnes, toujours.

Pour la première séance, il avait exigé ces deux gifles sur la figure, qui m’avaient tant étonnée. Mais, ce fut la seule et unique fois.

Ah ! j’en reçus des fessées dans le discret entresol où un calfeutrage de liège sous les boiseries étouffait cris et claquements !

Je les eus souvent marquées, mes fesses ! Marquées des ronds bleus des bouts de doigts, des zébrures des lanières des martinets, des picotis de points rouges des verges. Je les expérimentai tous, les instruments de l’armoire ripolinée, venus des cinq parties du monde !

Je les comparai entre elles, les méthodes infiniment diverses que reproduisaient, récoltées partout, les