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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/82

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BRASSÉE DE FAITS

Mais, pas de vice de sa part, ça non, qu’elle en pinçât ou pas. De vraies fessées-corrections, jamais l’ombre d’une suspecte, non, je dois le reconnaître. Pendant un bon quart d’heure, la peau nous cuisait.

Quand, rentrée à la maison, il m’arrivait d’en recevoir une autre — cas présenté plus d’une fois — à une heure d’intervalle, je ne la supportais que mieux, me semblait-il. Affaire d’entraînement.

Comment elle nous tenait, Mademoiselle Delcroix ?

Comme maman et comme toutes les mères du pays et tous les pères. La tête entre les jambes. Oui ! je n’en ai jamais vu administrer autrement, de fessées, soit à l’école, soit à la maison, soit au dehors, chez les autres ou aux champs. Toujours et toujours, oui, même à quatorze ans. D’une main, on vous empoignait la nuque, d’une pesée on vous courbait en avant et on vous enjambait. Alors, prise comme cela entre ses cuisses, la maîtresse ou la mère vous relevant la robe, rabattait la culotte, et hardi ! elle l’avait belle pour claquer, claquer tout à son aise.

Et puis, avec ses abattis, elle était à la hauteur, mademoiselle Delcroix, une grande, maigre, dégingandée. De grands bras, des jambes qui n’en finissaient pas. Avec son habitude acquise depuis si longtemps, elle savait bien vous prendre et l’on avait beau faire.

Pour ne parler que d’elle et de son chic à se mettre entre les jambes la tête de la gosse à fesser, je vous certifie qu’il n’y avait pas à essayer de l’en empêcher. Ni de se dégager, une fois prise. Fallait encaisser la fessée jusqu’au bout, aussi longtemps et aussi fort qu’elle