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RÉTROSPECTION

J’attendais impatiemment que la conversation reprit sur le sujet laissé en suspens la veille. Après une demi-heure d’étude silencieuse, je lui fis réciter des vers d’Eugène Manuel. Ce fut lamentable.

Je jouai la sévère. J’aimais d’ailleurs ce ton.

Jeanne vint s’étendre sur moi.

— Fouette-moi, cette fois. Il le faut, tu vois bien. Autrement, je ne ferai jamais rien.

Ma main ébaucha le geste, se leva, s’abaissa et se posa sans s’appuyer.

— Oh ! non, ce n’est pas comme cela. Lève ma robe, comme on fait.

Comme je ne paraissais pas m’y décider, Jeanne se redressa, se mit debout. Elle se retroussa et reprit sa place sur moi.

J’avais sous les yeux, dans son coquet pantalon pareil au mien, un bon petit derrière, ainsi que vous pouvez deviner celui d’une fillette de treize ans et demi, plutôt bien en chair. Bien formé, rond et dessiné par la culotte assez juste.

J’hésitai et, après quelques secondes, je donnai une claque, bien au milieu, claque que se partagèrent les deux moitiés, claque timide et qui dut lui paraître combien insignifiante et dérisoire. Sa voix jeta implorante presque plaintive :

— Oh ! plus fort ! plus fort !…

Je me décidai : deux fois, trois fois, quatre fois ma main claqueta, toujours au milieu, toujours également en partie sur l’une et l’autre moitié. Et je m’arrêtai.

Jeanne riait, mais, je sentais qu’elle s’impatientait,