Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/137

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ciel noir, et la vaste mer retentit de tous les bruits de la tempête et de la grêle incessante. C’est alors que vous retirez de l’abîme les navires et les marins qui croyaient mourir. Le vent et la mer s’apaisent, les nuées se dispersent et les Ourses étincellent, et le Cancer obscur, entre les deux Ânes, présage une navigation désormais paisible.

Ô vous, secourantes aux hommes, ô vous, compagnons cavaliers, kitbaristes, athlètes, aèdes ! commencerai-je par Kastôr ou par Polydeukès ? Je vous chanterai tous deux, et Polydeukès d’abord.

Argo, échappé aux rochers mobiles qui s’amassent et à la dangereuse embouchure du neigeux Pont-Euxin, aborda chez les Bébryces, portant la race bien-aimée des Dieux. Là, ils sortirent en foule du navire de lasôn, par l’échelle suspendue des deux côtés ; et, sur une côte à l’abri du vent, au fond d’une baie, ils préparaient des lits ou remuaient le bois nécessaire pour allumer du feu. Et l’excellent cavalier Kastôr et Polydeukès au regard terrible, allaient tous deux seuls, écartés de leurs compagnons, et, du faîte d’une colline, contemplaient une sauvage forêt plantée d’une multitude