Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/161

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trouvent toujours de verts pâturages ici, auprès du marais du Pénéos. Les prés humides et les vallées basses produisent d’abondantes herbes douces qui donnent beaucoup de vigueur aux vaches cornues. Voici leur étable, là-bas, à ta droite, ô étranger, au-delà du fleuve, où croissent ces nombreux platanes, auprès de cet olivier sauvage consacré, au Dieu très-parfait, Apollôn, qui protège les pasteurs. Et plus loin, ces longues étables sont nos demeures, à nous, campagnards, qui cultivons les immenses richesses du roi, et qui ensemençons ses champs labourés trois ou quatre fois. Et les laborieux terrassiers en connaissent les limites, et, vers la fin de l’été, ils arrivent aux pressoirs. Certes, le prudent Augeias possède cette plaine entière, et ces sillons où germe le blé et ces vergers boisés, jusqu’à ces hauteurs d’où coulent de nombreuses sources ; et nous cultivons ce domaine durant tout le jour, comme il convient à des serviteurs que leur travail attache aux champs.

Mais parlons de ce qui te touche de plus près. Qu’es-tu venu chercher ici ? Est-ce Augeias ou quelqu’un de ses serviteurs ? Je veux et je puis te