un chevrier, et personne ne s’y fût trompé en le voyant, car il portait sur les épaules la peau fauve au poil épais d’un bouc velu, sentant encore le fromage. Une large ceinture serrait un vieux manteau sur sa poitrine ; il tenait de la main droite un bâton d’olivier sauvage, recourbé par un bout, et il me dit, l’œil joyeux, et les lèvres ouvertes et souriantes :
— Simikhidas, où donc vas-tu, à midi, quand le lézard dort dans les baies et que les alouettes huppées restent cachées ? Te hâtes-tu pour un repas où tu es convié ? Cours-tu vers le pressoir de quelque habitant de la ville ? Tu marches vite, et tes chaussures heurtent la pierre qui résonne.
Et je lui répondis :
— Ami Lykidas, chacun dit que tu es un excel lent joueur de syrinx entre tous les pasteurs et les moissonneurs, et mon cœur s’en réjouit, bien que j’aie l’espoir de t’égaler. Or, nous allons aux Tha lysies où deux de nos amis font un sacrifice à Damater au beau péplos, et lui offrent les pré misses de leur richesse, car elle a abondamment pourvu leurs granges d’orge. Donc, puisque notre