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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/65

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leil, chantaient à se fatiguer ; et la verte grenouille criait au loin, sous les épais buissons épineux. Les alouettes et les chardonnerets chantaient ; la tourterelle gémissait, et les abeilles fauves bourdonnaient autour des fontaines. De toutes parts flottait l’odeur d’un riche été, mêlée à celle de l’automne ; à nos pieds et à nos côtés roulaient en foule les poires et les pommes ; et les branches, chargées de prunes, se courbaient jusqu’à terre.

Un enduit de quatre ans fut détaché des tonneaux. Ô nymphes kastalides, qui habitez le faite du Parnasios, le vieux Khirôn offrit-il une telle coupe à Heraklès, dans l’antre pierreux de Pholos ? Le nektar qui enivra le berger de l’Anapos, le fort Polyphamos, celui qui jetait des montagnes aux vaisseaux, et qui le fit trépigner à travers les étables, valait-il, ô Nymphes, celui que vous nous versâtes auprès de l’autel de Damater, qui protège les moissons ? Puissé-je enfoncer encore le van dans le grain, tandis qu’Elle rira, les deux mains pleines de gerbes et de pavots !