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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/105

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« Peut-être, monsieur, qu’en ma qualité d’homme d’église, et surtout de l’église romaine, je serais autorisé à ne faire aucune réponse à un pareil message ; mais puisque j’ai été assez faible pour offenser, je dois une réparation, et je ne réclame aucun titre pour m’en dispenser. »

— « Ainsi, monsieur, dit l’officier, vous vous trouverez au rendez-vous indiqué par milord Frédéric ? »

— « Oui, monsieur, et je vais de ce pas chercher un ami qui consente à m’accompagner. »

Resté seul, Dorriforth n’osa se livrer à ses réflexions. Pour la première fois, elles lui étaient devenues pénibles, et même dans le court trajet qu’il eut à faire pour se rendre au château d’Elmwood, la solitude, jusque-là ses délices, lui parut pire que la mort ; il fut obligé, pour se distraire de lui-même, de causer avec son domestique.

Arrivé au château, il trouva Sandford dans la salle, et sa vue fut pour lui un nouveau supplice. Il savait combien les principes qui guidaient sa démarche actuelle étaient contraires aux principes de ce respectable ami, et, quoique ce dernier ignorât tout ce qui s’était passé, sa présence semblait un reproche à Dorriforth. Il resta avec Sandford le moins qu’il lui fut possible, et, passant aussitôt chez son cousin, il lui révéla le sujet qui l’amenait ; c’est-à-dire le choix qu’il avait fait de lui pour être son second. Le jeune comte tressaillit ; il voulait, avant de répondre, consulter son précepteur ; mais Dorriforth s’y opposa de tout son pouvoir, et, à force de raisons que son cousin ne put parvenir à réfuter, il lui fit promettre de raccompagner le soir même, à sept heures, au lieu du rendez-vous, qui n’était qu’à quelques milles du château.

Dès que le jeune comte lui eut donné sa parole, Dorriforth retourna chez lui pour faire toutes les dispositions né-