Aller au contenu

Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chez lui ; elle s’évanouit une seconde fois. On la mit dans un fauteuil, et miss Woodley se chargea d’aller chercher M. Dorriforth.

Aux premiers mots de miss Woodley, il la suivit avec une tendre inquiétude pour la santé de sa pupille, en se reprochant amèrement d’être la cause de l’état où elle était. Dès qu’il entra dans la chambre, Sandford voyant du premier coup d’œil combien il était alarmé, s’écria : « Miss, voilà celui à qui on vous a confiée, » en appuyant avec affectation sur ce dernier mot.

Dorriforth était trop occupé de sa pupille pour répondre à Sandford. Il s’assit à côté d’elle, et dans les termes les plus tendres, les plus respectueux et les plus touchans, il la conjura de s’inquiéter moins de cette malheureuse affaire, dont tout le blâme ne tombait que sur lui, et qui pouvait encore s’arranger à l’amiable.

« Monsieur Dorriforth, lui dit-elle, j’ai une grace à vous demander, c’est que vous me donniez votre parole, mais une parole solennelle, et je sais que vous n’y manquez jamais, de ne pas voir milord Frédéric. »

Il hésita.

« Oh ! mademoiselle, dit Sandford, ce n’est plus le même homme ; je ne me fierais pas à sa parole, quand même il vous la donnerait. »

— « Vous auriez tort, monsieur, répliqua Dorriforth avec aigreur, car je tiendrai celle que je vous ai donnée. Milord Frédéric aura de moi toutes les satisfactions qu’il exigera. — Mais, ma chère miss Milner, n’en concevez aucune alarme, nous pouvons différer de nous voir, d’ici à quelques jours. Pendant l’intervalle, une heureuse explication peut prévenir tout ce que vous craignez ; considérez