Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/111

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qu’elle semblait se faire elle-même, il perdit tout à coup une partie de sa colère, et lui dit d’un ton plus doux :

— « Que ceci vous apprenne comment vous devez désormais vous conduire avec ceux qui ne veulent que votre bonheur. Vous m’avez précipité dans une erreur qui aurait pu me coûter la vie, ou vous priver pour jamais de l’homme qui vous est cher, et vous exposer ainsi à d’éternels regrets pires que la mort. »

— « Je ne suis pas digne de votre amitié, M. Dorriforth, lui dit-elle en sanglotant, et dès ce moment abandonnez-moi. »

— « Non pas, mademoiselle, non pas dans ce moment, qui, le premier, me fait connaître comment je puis vous rendre heureuse. »

L’entretien paraissant alors tourner de manière à ne pouvoir être entendu de tout le monde, chacun se retirait, excepté M. Sandford, quand miss Milner arrêtant miss Woodley, lui dit : — « Ne m’abandonnez pas ; jamais je n’eus plus besoin de votre amitié. »

— « Peut-être qu’à présent vous pourriez vous passer de la mienne, » lui dit Dorriforth. — Elle ne fit aucune réponse. Il l’assura une seconde fois qu’elle n’avait rien à craindre pour les jours de milord Frédéric, et il sortait de la salle, quand, se rappelant dans quel état d’humiliation il laissait sa pupille, il se retourna vers elle, en ajoutant :

« Et soyez assurée, mademoiselle, que mon estime pour vous sera la même qu’auparavant. »

Sandford qui le suivait, salua miss Milner, et répétant, les propres paroles de M. Dorriforth :

— « Soyez assurée, mademoiselle, lui dit-il, que mon estime pour vous sera la même qu’auparavant. »