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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/129

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parti qu’elle prendrait de vivre seule ; cependant, comme elle n’a aucune envie de se retirer du monde ; elle croit qu’il est de son devoir d’accepter un époux ; et par docilité pour les conseils de ses amis, elle doit se marier dans quelques semaines. »

— « Miss Fenton peut se marier par obéissance, mais non pas moi. »

— « Vous voulez dire que l’amour seul pourra vous déterminer. »

— « Oui, monsieur. »

— « Si vous voulez traiter un sujet sur lequel je sois très peu capable de raisonner et que je ne connaisse que par théorie, assurément c’est celui de l’amour ; pourtant, le peu que j’en sais me fait voir clairement que ce que vous avez dit hier, au milieu de vos alarmes pour la vie de milord Frédéric, devait être inspiré par le plus violait, par le plus tendre amour. »

— « Eh bien ! le peu que vous en savez vous a trompé, M. Dorriforth ; si vous en aviez su davantage, vous auriez jugé autrement. »

— « Je veux croire à la justesse de cette réponse ; mais sans me porter pour juge en aucune façon, j’en appellerai à ceux qui vous ont entendue aussi bien que moi. »

— « Est-ce madame Horton, est-ce M. Sandford que vous croyez connaisseurs ? »

— « Non, je prendrai pour juges miss Fenton et miss Woodley. »

— « Je crois, répliqua-t-elle en souriant, je crois que la théorie serait, de même, la règle de leur jugement. »

— « Ainsi, de tout ce que vous venez de me dire, mademoiselle, je dois conclure que vous refusez encore d’épouser le lord Frédéric. »

— « Oui, monsieur. »